Alors que mardi correspond au dernier jour pour la présence américaine en Afghanistan, plus de deux semaines après la prise de pouvoir des talibans, les Européens se projettent de leur côté dans l’après. À Bruxelles, une réunion extraordinaire des ministres de l'Intérieur de l’Union européenne a lieu mardi. Avec, pour objectif affiché, d'anticiper un éventuel afflux migratoire. Les Vingt-Sept veulent tout préparer "au cas où", car ils ont en tête la grande vague migratoire de 2015. "On a appris dans la douleur, on ne va pas refaire les mêmes erreurs", veut croire un diplomate.
De l'argent contre le maintien de réfugiés dans la région ?
D'ailleurs, les différents pays de l'UE sont d'accord sur une chose : ils veulent faire tout leur possible pour que les Afghans restent dans la région. Le modèle, c'est l'accord conclu avec la Turquie en 2016 pour les Syriens. En clair, des milliards versés contre le maintien des réfugiés sur le sol des pays voisins.
En parallèle, Paris et Berlin vont pousser mardi pour une réinstallation en Europe de réfugiés vulnérables identifiés par les Nations unies, notamment des femmes et des enfants, mais sur une base volontaire. La Commission européenne attend des contributions d'ici la mi-septembre. Mais l'Autriche et certains pays de l'Est ne veulent prendre personne.
La crainte "d'appels d'air"
Le risque, c'est donc un nouvel étalage de divisions sur ce sujet migratoire si sensible. Pourtant, les Vingt-Sept ont bien conscience qu'ils doivent parler d'une seule voix. Des messages divergents "pourraient créer des appels d'air vers tel ou tel pays", s'inquiète déjà une source européenne.