La police sud-africaine a tiré vendredi des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser des centaines de manifestants anti-immigrés qui défilaient à Pretoria.
Vague de violences anti-immigrés. Cette marche intervient après une vague de violents incidents qui ont vu des riverains en colère piller et brûler des bâtiments occupés par des étrangers soupçonnés d'abriter des maisons de passe ou du trafic de drogue à Johannesburg et dans la capitale. Réunis à l'appel d'un collectif d'habitants d'un township de Pretoria, les manifestants accusent les étrangers, dans un contexte de fort chômage et de pauvreté, de voler le travail des Sud-Africains et d'encourager la criminalité. Environ 500 d'entre eux se sont rassemblés dans la matinée et se sont mis en marche vers le ministère de l'Intérieur.
Appel à la mesure. Déployé en masse à proximité du ministère, la police anti-émeute a dispersé la foule qui s'en approchaient à grands renforts de balles en caoutchouc, de grenades assourdissantes et lacrymogènes. Dans une déclaration diffusée par ses services quelques heures avant la manifestation, le président Jacob Zuma a "fermement condamné les actes de violence et appelé les citoyens sud-africains et les étrangers à la mesure".
Ces violences ont suscité une crise diplomatique avec le Nigeria, dont les ressortissants sont la principale cible des incidents. Abuja a convoqué jeudi l'ambassadeur sud-africain pour lui faire part de sa "profonde préoccupation" et exiger des mesures de protection de "vies et des biens des étrangers".