"Les gens sont coincés. Ils ne laissent personne passer à part les hommes qui veulent se rendre". Comme des milliers d'habitants mercredi matin, Rami, joint par Europe 1, attend avec angoisse de pouvoir sortir d'Alep.
"Ils veulent arrêter tout le monde". Mais l'évacuation des civils et des insurgés de la dernière poche rebelle de la ville a déjà pris plusieurs heures de retard et la confusion règne. Surtout, Rami craint la réaction des forces de Bachar al-Assad. "C’est dangereux de sortir parce que s’ils se rendent compte que tu es lié à une famille rebelle ou s’ils te soupçonnent, ils vont t’arrêter", affirme-t-il. "Même si tu es un enfant, une femme ou un vieil homme, ils veulent arrêter tout le monde. Ou tuer tout le monde", explique Rami.
Pire que ce que l'on peut s'imaginer. L'accord d'évacuation a été annoncé mardi soir par des groupes rebelles et confirmé par la Russie et la Turquie, parrains respectifs du régime de Bachar al-Assad et de l'opposition, après le tollé international suscité par les atrocités qui auraient été commises contre les civils dans les quartiers repris par l'armée. "Mardi, un professeur a vu un tank tirer sur des gens. Il bombardait directement des gens en train de courir !", raconte Rami. "Peu importe l’horreur que tu imagines, le nombre de films d’horreurs que tu as vus, c’est bien pire".