Algérie - Emmanuel Macron «unique point de repère» en France pour Abdelmadjid Tebboune

Jacques Serais
En pleine crise diplomatique, le président algérien a pris la parole à la télévision ce samedi soir. Un fait rare, dans lequel il estime que son "unique point de repère" en France est "le président Macron". Un discours tenu quelques jours après l'appel à l'apaisement entre les deux pays, par le locataire de l'Élysée.
Affaire Boualem Sansal, dossier des OQTF... Alors que le bras de fer continue entre Paris et Alger, et mené essentiellement par Bruno Retailleau, le chef de l'État Emmanuel Macron tient un discours d'apaisement depuis la semaine dernière. Des prises de paroles au goût du président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui a pris la défense de son homologue français lors d'une rare apparition à la télévision.
Bras d'honneur à Bruno Retailleau
Emmanuel Macron expliquait vendredi "avoir confiance dans la clairvoyance" du président algérien. Une sortie qui semble avoir eu de l'écho outre-Méditerranée car le lendemain, Abdelmadjid Tebboune affirmait dans un entretien à la télévision algérienne, vouloir jouer la carte de l'apaisement mais uniquement avec le locataire de l'Élysée.
"L'unique point de repère pour moi c'est le président Macron. Tous les problèmes doivent se régler avec lui ou avec la personne à qui il délègue, à savoir le ministre des Affaires étrangères". Une main tendue donc, à Emmanuel Macron et Jean-Noël Barrot, mais un bras d'honneur à Bruno Retailleau.
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Effectivement, le président algérien ne s'est pas caché de décrier la France et le bras de fer engagé par le ministre de l'Intérieur. Dans cette même intervention à la télévision, il a dénoncé qu'"un Algérien, on vient de le mettre sous OQTF parce qu'il a dénoncé le génocide à Gaza", or il y a "beaucoup de cas comme ça, c'est des dizaines de cas par jour". Avant d'ajouter que "c'est la liberté d'expression : je dis ce que je veux et tu te la fermes".
Abdelmadjid Tebboune n'a par ailleurs fait aucune annonce au sujet de Boualem Sansal. L'écrivain franco-algérien dont les réquisitions demandent dix ans d'emprisonnement à son encontre, connaitra le verdict de son procès jeudi prochain.