Les feux de forêts qui ont ravagé ces derniers jours le nord de l'Algérie sont presque tous éteints, ont indiqué samedi les pompiers, tandis que plus de 10.000 hectares du parc national d'El Kala sont partis en fumée, selon un expert. "Au cours des dernières 48 heures, les pompiers sont intervenus sur 51 incendies", dans 17 départements, et ils luttent encore contre deux incendies à Tlemcen, dans l'ouest du pays, indique la protection civile algérienne sur son compte Facebook.
Le bilan humain des gigantesques incendies mercredi et jeudi dans le nord de ce pays du Maghreb s'élève selon les données officielles à 37 morts, tandis que des médias locaux font état d'une 38e victime, un homme de 72 ans à Guelma (est). Plusieurs personnes sont également portées disparues. Dans le nord-est, le parc national d'El Kala, doté d'un écosystème unique dans le bassin méditerranéen et classé réserve de biosphère par l'Unesco, a vu plus de 10.000 hectares partir en fumée ces derniers jours, a déclaré à l'AFP l'universitaire Rafik Baba Ahmed.
"Une richesse biologique exceptionnelle"
Considéré comme l'un des principaux réservoirs de biodiversité du bassin méditerranéen, ce parc d'une superficie totale de près de 80.000 hectares abrite plusieurs centaines d'espèces d'oiseaux, de mammifères et de poissons qui lui confèrent "une richesse biologique exceptionnelle", souligne Rafik Baba Ahmed qui a été directeur de ce parc.
L'universitaire se dit "pessimiste" pour l'avenir du parc car "avec le temps, les incendies affaiblissent la forêt, la rendant vulnérable aux autres agressions comme celles des insectes nuisibles, mais surtout les activités humaines". Chaque été, le nord de l'Algérie est touché par des feux de forêt, un phénomène qui s'accentue d'année en année sous l'effet du changement climatique, entraînant des sécheresses et des canicules. Pays le plus étendu d'Afrique, l'Algérie ne compte que 4,1 millions d'hectares de forêts, avec un très faible taux de reboisement (1,76%).