Allemagne : à Magdebourg, des élections parlementaires sur fond de traumatismes, deux mois après l'attaque à la voiture-bélier
Les Allemands doivent élire leur nouvelle assemblée parlementaire ce dimanche. Des élections qui sont marquées par la multiplication d'attentats et d'attaques dans le pays et un vif débat sur l'immigration. À Magdebourg, où un conducteur a foncé dans la foule lors du marché de Noël, le traumatisme est encore bien présent.
L'Allemagne s'apprête à voter. Ce dimanche, les électeurs sont appelés aux urnes pour renouveler le Bundestag. Une élection marquée par les débats sur l'immigration et l'insécurité après les cinq attentats en huit mois qu'a connu l'Allemagne, dont celui du marché de Noël de Magdebourg, où un chauffard a tué six passants et fait 300 blessés.
Deux mois plus tard, les habitants de la ville, au sud de l'Allemagne, restent traumatisés. À l'entrée de la place du Vieux Marché, les habitants viennent encore déposer des bougies, des fleurs. À côté, la photo d'un homme au regard joyeux, devenu une des victimes de l'attaque du 20 décembre dernier.
L'angoisse de se retrouver dans la foule
Et alors que la place est désormais vide, Rodolphe et sa fille ne la traversent presque plus. "Pour nous, ça a été très compliqué de revenir pour la première fois dans ce quartier du Vieux Marché", confie ce papa au micro d'Europe 1.
Un peu plus loin dans les rues, Jennifer, une jeune femme habitant la commune, confie garder toujours en tête les images de l'attaque. "On est inquiets de sortir... Je n'arrête pas de me demander si j'ai envie d'être là, en plein milieu de la rue. De nombreuses personnes n'ont plus envie d'aller à des événements publics avec beaucoup de monde" depuis l'attaque, assure-t-elle.
Des électeurs qui veulent moins d'immigration, qu'importe leur couleur politique
Si elle votera à gauche dimanche, Jennifer estime tout de même que la sécurité et l'immigration sont devenues des enjeux majeurs en Allemagne. C'est aussi ce que dit Marie : "on a besoin de barrières, de frontières, on ne peut plus accueillir tout le monde. Il ne faut pas complètement fermer les frontières, mais il doit y avoir davantage de sélections, de contrôles. Il faut un vrai changement", alerte-t-elle.
Marie vit avec son fils sur la place du marché. Le soir du 20 décembre, c'est depuis sa fenêtre qu'elle a vu la voiture foncer dans la foule. Des images gravées dans sa mémoire à vie.