Ce vendredi représente un tournant historique pour l’Allemagne, qui débranchera ses trois derniers réacteurs nucléaires en service. Ces derniers devaient fermer fin 2022, mais ont bénéficié de 4 mois de sursis, en conséquence de la crise énergétique. Cette décision met la quatrième puissance dans une situation délicate, car il va falloir compenser cet arrêt du nucléaire. En octobre 2022, ces trois mêmes réacteurs fournissaient encore une part non négligeable des besoins électriques de notre voisin.
6% des besoins en électricité à remplacer
Pour le correspondant en France du journal allemand, le Frankfurter Allgemeinen Zeitung, Niklas Zaboji, "c’était en moyenne 6% du besoin d’électricité en Allemagne. Comme on parle d’une crise de l’énergie, on pourrait dire : il faut utiliser toutes les centrales qu’on a". D’autant plus que la crise énergétique pourrait encore durer l’hiver prochain. L'Allemagne s’oriente alors vers d’autres solutions et notamment celle des centrales à charbon, qu’elle a relancé l’été dernier.
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760 millions de tonnes de CO2
"La coalition qui est au pouvoir veut sortir du charbon au plus tôt en 2030 et au plus tard en 2038 dans la loi", explique Patrice Geoffron, professeur d’économie à l’université Dauphine. "Évidemment, les contraintes actuelles risquent de repousser l’échéance, même si le gouvernement souhaite s’y tenir". En attendant, la ressource assurant plus d’un tiers de l’électricité produite dans le pays reste le charbon. Une mauvaise nouvelle pour le climat, alors que notre voisin a émis plus de 760 millions de tonnes de CO2 l’année dernière.