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Allemagne : Friedrich Merz boucle les négociations pour former sa coalition

Europe 1 avec AFP . 2 min
Friedrich Merz, leader de la CDU et favori au poste de chancelier en Allemagne.
Friedrich Merz © MATTHIAS BALK / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP

Friedrich Merz dévoilera ce mercredi son accord de coalition avec les sociaux-démocrates pour doter l'Allemagne d'un gouvernement et ce qui devrait faire de lui le nouveau chancelier allemand. Un gouvernement qui devra faire face aux impacts de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump.

Le conservateur Friedrich Merz va dévoiler mercredi son accord de coalition avec les sociaux-démocrates pour doter l'Allemagne d'un gouvernement, confronté d'emblée à l'impact de la guerre commerciale de Donald Trump. Cet accord qui établit la feuille de route du gouvernement pour les quatre années à venir sera détaillé lors d'une conférence de presse à 15h00 locales (13h00 GMT) à Berlin.

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Les conservateurs du camp CDU/CSU s'apprêtent à prendre les rênes du pays

Un mois et demi après les élections législatives, les conservateurs du camp CDU/CSU s'apprêtent à prendre les rênes de la première économie européenne dans une alliance avec le centre gauche du chancelier sortant Olaf Scholz, sévèrement battu dans les urnes.

L'urgence est d'autant plus grande que le parti d'extrême droite AfD, arrivé deuxième au scrutin du 23 février, progresse dans les sondages et talonne désormais les conservateurs qui ont remporté l'élection. "Il y a une énorme pression" sur les deux futurs partenaires de gouvernement, a constaté le politologue Wolfgang Schroeder de l'Université de Cassel sur la chaîne allemande NTV.

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Après des discussions tard dans la soirée mardi, les négociateurs de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), son alliée bavaroise CSU et du parti social-démocrate (SPD) se sont retrouvés mercredi à Berlin pour peaufiner les derniers détails de leur contrat.

Selon des informations de presse, les postes de ministres des Affaires étrangères et de l'Économie devraient revenir aux conservateurs, tandis que le SPD décrocherait les Finances et Défense, avec le maintien à ce poste du populaire ministre Boris Pistorius.

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Revirement budgétaire

La conclusion des négociations devrait rassurer les autres pays européens, impatients de voir l'Allemagne se doter d'un nouveau capitaine pour affronter les défis économiques et sécuritaires du moment. L'UE doit faire entendre sa voix dans les négociations sur la guerre en Ukraine, redoutant de voir un accord scellé par Washington et Moscou dans le dos de Kiev.

Les Vingt-sept ont aussi promis une riposte à l'avalanche de droits de douane imposés par Donald Trump, auxquels l'économie allemande, fortement dépendante des exportations, est l'une des plus exposées. Après l'accord attendu mercredi, Friedrich Merz, pourrait être élu chancelier par le Parlement allemand "début mai", un délai lié à la nécessaire consultation des membres du SPD sur l'accord de coalition, selon le responsable conservateur Alexander Dobrindt.

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Le gouvernement tripartite d'Olaf Scholz s'était effondré début novembre en raison de différends budgétaire devenus insurmontables entre son parti, les Verts et les libéraux du FDP. Un problème que n'aura pas le probable nouveau gouvernement. Face aux bouleversements mondiaux, M. Merz a réussi à faire adopter dès début mars un plan géant d'investissements de plusieurs centaines de milliards d'euros afin de réarmer et moderniser le pays.

Concrètement, l'Allemagne va assouplir son "frein à l'endettement", qui limite la capacité d'emprunt du pays, pour les dépenses militaires et pour les régions. S'y ajoute un fonds spécial - hors budget - de 500 milliards d'euros sur 12 ans pour moderniser les infrastructures et relancer la première économie européenne. Il s'agit de rénover routes, ponts, chemins de fer, écoles, installations énergétiques.

Cette initiative du futur chancelier, applaudie par ses pairs européens, lui vaut cependant d'intenses critiques en Allemagne, y compris notamment dans les rangs des conservateurs, tant Friedrich Merz s'était posé en garant de l'orthodoxie budgétaire durant la campagne électorale.

Dans un sondage publié mercredi de l'institut Ipsos, l'extrême droite AfD arrive désormais en tête des intentions de vote à 25%, soit près de 5 points de plus que son résultat record aux législatives, tandis que les conservateurs sont crédités de 24%. "Je conseille à tous de ne pas regarder 'ces chiffres' comme un lapin paralysé par la peur", a déclaré Friedrich Merz, dans un entretien à l'hebdomadaire Die Zeit à paraître jeudi.