Le Parti social-démocrate allemand (SPD) a remporté dimanche une élection cruciale dans le Brandebourg, région entourant Berlin, devançant le parti d'extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) de quelques points. Ce succès inespéré offre un répit au chancelier Olaf Scholz, confronté à une baisse de popularité à l’échelle nationale.
Une victoire inespérée pour le SPD
D’après les premières estimations, le SPD a recueilli entre 31 et 32 % des voix, contre 29 à 30 % pour l’AFD. Même si l’extrême droite a réalisé une nouvelle percée dans cette région de l’est de l’Allemagne, ce résultat reste en dessous des attentes pour l’AFD, qui était en tête dans les sondages jusqu’à peu. Le chef du gouvernement régional, Dietmar Woidke, qui gouverne le Brandebourg depuis 2013, semble être la clé de ce succès. Populaire, il avait fait de ce scrutin un plébiscite sur sa personnalité et un barrage contre l’extrême droite. Il avait prévenu qu'il se retirerait s'il n'arrivait pas en tête.
Olaf Scholz sous pression malgré tout
Même si cette victoire régionale offre un moment de répit pour le chancelier Scholz, il reste sous pression sur le plan national. Sa coalition tripartite, composée des écologistes et des libéraux, est de plus en plus divisée. De plus, les sujets comme l'immigration et la sécurité, particulièrement sensibles dans l'ancienne RDA, continuent de nourrir la montée en puissance de l'AFD. Ce contexte pourrait peser lourdement sur les élections législatives de 2025. "Naturellement, il faut aider les gens, mais nous ne pouvons pas en accueillir trop ici", juge Edeltraud Wendland, 82 ans, à Potsdam. Le pays enregistre au total un nombre record de réfugiés, avec 3,5 millions de personnes, dont 1,2 million d'Ukrainiens.
Une coalition probable
Malgré les avancées de l’AFD, les sociaux-démocrates semblent bien positionnés pour continuer à gouverner le Brandebourg. Selon les premières estimations, une coalition avec les conservateurs de la CDU, qui ont obtenu 12 % des voix, et les écologistes (5 %) paraît probable. Le Parti social-démocrate allemand espère ainsi stabiliser son emprise régionale face à la montée de l'extrême droite, tout en poursuivant des politiques de gestion modérée de l'immigration.