Martin Schulz, l'adversaire social-démocrate d'Angela Merkel aux prochaines élections législatives en Allemagne, déclare dans une interview à la presse qu'il calquera sa campagne sur celle du nouveau président français Emmanuel Macron. L'ancien président du Parlement européen, porté à la tête d'un SPD déclinant en janvier, tente de reprendre la main après la retentissante défaite électorale de son parti, le week-end dernier, aux élections régionales de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Il s'agit de troisième défaite du SPD cette année.
"Je ferai exactement la même chose". Dans un entretien au Frankfurter Allgemeine Zeitung (Faz) samedi, Martin Schulz salue la victoire du pro-européen Emmanuel Macron. "Je ferai exactement la même chose. Nous avons besoin d'une forte impulsion pour l'Europe qui provoque un nouvel enthousiasme pour l'Europe", déclare Martin Schulz. Dans cet entretien, il confirme aussi son soutien à l'idée du président français d'un budget commun aux pays de l'euro qui permettrait de promouvoir la croissance et l'emploi.
Un point de divergence. Il exclut toutefois le recours à des euro-obligations, c'est-à-dire à une mutualisation de la dette, ce qui, pour beaucoup d'Allemands à commencer par Angela Merkel, équivaudrait à les obliger à sauver les États en difficulté qui ne veulent pas lancer de réformes. Les traités européens, ajoute-t-il, ne permettent pas une mutualisation de la dette. "Plutôt que d'avoir des débats imaginaires au sujet de la mutualisation de la dette, je pense qu'il est beaucoup plus important de parler de la façon dont nous allons faire progresser la croissance et l'investissement en Europe." Lors de leur rencontre lundi à Berlin, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont décidé d'établir une feuille de route pour approfondir l'Union européenne et la zone euro afin d'enrayer le populisme.