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Attentat en Allemagne : une messe en hommage aux victimes célébrée à la cathédrale de Magdebourg

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 6 min

Au lendemain de l'attaque à la voiture-bélier sur le marché de Noël de Magdebourg, les motivations du suspect restent confuses, malgré les premiers éléments d'informations apportés par les autorités allemandes. Le bilan humain continue de s'alourdir, avec cinq morts, dont un enfant de 9 ans, et 200 blessés. Si l'attaque rappelle celle de Berlin en 2016, difficile de dresser le profil du suspect pour le moment.

Quelques heures après l'attaque à la voiture-bélier dans un marché de Noël de la ville de Magdebourg en Allemagne, les motifs de l'auteur présumé restent flous, bien que les autorités allemandes ont commencé ce samedi à éclaircir la situation. Ce vendredi soir, un automobiliste a foncé avec sa voiture dans la foule, faisant au moins cinq morts et 200 blessés, soulignent, dans un dernier bilan, les autorités locales. 

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Ce qu'il faut retenir

  • Au moins cinq personnes sont mortes, dont un enfant de 9 ans. 200 autres personnes ont été blessées
  • Le ministère de l'Intérieur allemand précise que l'homme est "islamophobe"
  • Olaf Scholz promet d'agir contre "ceux qui veulent semer la haine"
  • Le suspect saoudien en voulait à la politique d'asile allemande

Une messe a lieu à la cathédrale de Magdebourg pour rendre hommage aux victimes

À 19h03 locale, heure de l'attaque de vendredi, les cloches de toutes les églises de la ville ont sonné en hommage aux victimes, avant un office religieux dans sa cathédrale, auquel a participé aussi le chef de l'Etat Frank-Walter Steinmeier.

Environ 2.000 personnes se sont réunies devant l'édifice pour se recueillir malgré une pluie battante, selon des journalistes de l'AFP.

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Joe Biden dénonce un acte "abject"

Joe Biden a qualifié samedi d'"abject et sombre" l'attaque survenue la veille sur le marché de Noël de Magdebourg en Allemagne, qui a fait cinq morts et 200 blessés.

"Aucune population - ni aucune famille - ne devrait endurer un tel évènement abject et sombre, en particulier quelques jours avant un jour de joie et de paix", a déclaré le président américain dans un communiqué, adressant les "condoléances sincères" des Etats-Unis "pour le peuple allemand en deuil après cette terrible attaque".

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Le suspect aurait été "mécontent" du traitement des réfugiés saoudiens en Allemagne

L'auteur présumé de l'attaque meurtrière à la voiture-bélier sur un marché de Noël à Magdebourg en Allemagne semble avoir été "mécontent" du traitement des réfugiés saoudiens dans le pays, ont indiqué samedi les autorités locales.

Interrogé sur les motivations de l'auteur présumé, un médecin saoudien de 50 ans, le procureur local Horst Walter Nopens a dit que l'enquête était en cours, mais "il semble que le crime pourrait avoir comme arrière-plan un mécontentement à l'égard de la manière dont les réfugiés d'Arabie saoudite sont traités en Allemagne".

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L'intéressé avait notamment dénoncé en août sur son compte X "les crimes commis par l'Allemagne contre les réfugiés saoudiens et l'obstruction de la justice, peu importe la quantité de preuves que nous leur présentons". Le procureur a précisé que le suspect devrait être placé en détention provisoire à l'issue des interrogatoires. Le chef d'accusation serait à ce stade cinq meurtres et 205 tentatives de meurtre, a-t-il ajouté.

Il avait évolué ces dernières années sur les réseaux sociaux vers un discours radical, mâtiné de complotisme, ne cachant pas ses sympathies pour les thèses de l'extrême droite contre l'immigration musulmane. En substance, il reprochait aux autorités allemandes de ne pas assez protéger les Saoudiens fuyant leur pays pour des raisons religieuses ou politiques, et de se montrer à l'inverse généreuses à l'égard de réfugiés musulmans venus du Moyen-Orient.

L'auteur de l'attaque a agi seul, affirme les autorités allemandes

Ce samedi 21 décembre après-midi, la police allemande fait le point sur la situation lors d'une conférence de presse. Le chef de la police de Magdebourg a d'abord rappelé les faits et souligné qu'il s'agissait d'un "scénario de type attentat". 

Cinq personnes ont perdu la vie : quatre adultes et un enfant de neuf ans, a précisé l'adjoint au maire de la ville. Les forces de l'ordre ont ensuite déclaré qu'ils "partent du principe" que l'auteur de l'attaque a agi seul, excluant "une ou plusieurs complicités." 

L'extrême droite allemande pointe l'accueil des étrangers

Au lendemain de l'attaque sur un marché de Noël à l'est du pays, l'extrême droite allemande a rejeté la faute sur l'accueil des étrangers et réfugiés. "Quand cette folie prendra-t-elle fin ?", a lancé la coprésidente de l'AfD, Alice Weidel, sur le réseau social X, alors que le chancelier allemand a promis "d'agir contre ceux qui veulent semer la haine".

"Tout le monde était ensuite allongé sur le sol"

"Ce qui s'est passé aujourd'hui affecte beaucoup de personnes, ça nous touche beaucoup", dit à l'AFP Fael Kelion, un Camerounais de 27 ans, installé dans la ville. Vers 19 heures (18 heures GMT), une voiture puissante s'est subitement engouffrée dans les allées du marché de Noël local en fauchant un à un les badauds sur son passage sur 400 mètres. Bilan encore provisoire de ce carnage : 5 morts, dont un enfant, et plus de 200 blessés, dont une quinzaine grièvement, a annoncé le ministre-président de la région de Saxe-Anhalt, Reiner Haseloff.

"Nous avons vu le toit de la voiture, puis ça s'est passé. Tout le monde était ensuite allongé sur le sol, des enfants, des hommes, des blessés avec fractures ouvertes, c'est inimaginable", a raconté un témoin à la chaîne de télévision Welt TV.

"C'est terrible, il y avait un cadavre à côté de moi pendant tout ce temps. Je pensais que j'allais juste au marché de Noël et une telle chose arrive. Le monde est malade", a ajouté sa compagne. L'attaque est survenue huit ans presque jour pour jour après un acte similaire commis sur un marché de Noël de Berlin, alors que l'Allemagne, en pleine campagne électorale, est en état d'alerte contre le risque d'attentats.

Une attaque huit ans après celle de Berlin

Pour les autorités, la date n'est pas une coïncidence et a été choisie à dessein. Mais personne n'en a tiré immédiatement la conclusion qu'il s'agit, comme à Berlin en 2016, d'un attentat islamiste. Car le profil de l'auteur présumé, présenté dans les médias allemands comme Taleb A., arrêté à bord de la voiture-bélier, intrigue.

Installé en Allemagne depuis 2006, médecin exerçant dans la commune de Bernburg, proche de Magdebourg et disposant du statut de réfugié, il n'était pas du tout connu pour des sympathies avec la mouvance jihadiste. Au contraire même, ses prises de positions fréquentes sur les réseaux sociaux dressent le portrait d'un homme se sentant persécuté, ayant rompu avec l'islam et dénonçant au contraire les "dangers" d'une islamisation de l'Allemagne.

Certains médias lui prêtent même des accointances avec l'extrême droite allemande. Il était en tout cas connu dans la communauté des émigrés saoudiens en Allemagne et aidait des demandeurs d'asile, des femmes notamment. "Les motivations restent mystérieuses, un arrière-plan islamiste semble exclu", juge l'hebdomadaire Der Spiegel.

Devant les journalistes, la ministre de l'Intérieur allemande Nancy Faeser a assuré que l'auteur présumé est "islamophobe". Interrogée sur les motivations du suspect, elle a déclaré que "la seule chose" qu'elle était en mesure de confirmer "qu'il est islamophobe" au vu de ses prises de position connues.

Scholz promet d'agir contre "ceux qui veulent semer la haine"

Le chancelier allemand Olaf Scholz a promis samedi "d'agir contre ceux qui veulent semer la haine", appelant le pays à se "serrer les coudes" après l'attaque meurtrière qui a conduit à l'arrestation d'un suspect d'origine saoudienne.

"Il est important en tant que pays de rester ensemble, que nous nous serrions les coudes et que nous nous parlions", a déclaré le chancelier sur les lieux du drame, assurant : "nous ne laisserons pas passer ceux qui veulent semer la haine".

Élan de solidarité internationale

L'extrême droite allemande ne s'en est pas moins saisie de cette affaire à l'approche des élections législatives allemandes anticipées du 23 février, où la question de l'immigration jouera un rôle important, suite à plusieurs attentats commis ces derniers mois par des étrangers.

"Quand cette folie prendra-t-elle fin ?", a écrit sur le réseau X la coprésidente de l'AfD Alice Weidel, dont le parti est crédité de la deuxième place dans les sondages, à près de 20%. La formation se place derrière les conservateurs, qui réclament eux aussi un tour de vis sur l'accueil des réfugiés, mais devant les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz.

Pour Fael Kelion il n'y a guère de doute. "Je pense que vu que (le suspect) est un étranger, la population sera mécontente, moins accueillante", lance-t-il. Plusieurs capitales ont fait part de leur "choc", à l'image de Rome, Madrid et Washington, les États-Unis se disant prêts à "fournir de l'aide".

Le président français Emmanuel Macron et son nouveau Premier ministre François Bayrou ont eux exprimé la "solidarité" de la France. L'Arabie saoudite, pays d'origine du suspect, a condamné l'attaque et affirmé son "rejet de la violence".

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