Le social-démocrate Martin Schulz a durement attaqué dimanche Angela Merkel qu'il a accusée "d'arrogance" et "d'attaque contre la démocratie", à trois mois d'élections législatives pour lesquelles il est donné largement battu par la chancelière allemande.
"Les gens la sentent". "Nous allons montrer de façon claire que de l'autre côté il n'y a rien", a lancé Martin Schulz devant les délégués de son parti SPD, réunis à Dortmund, où ils doivent adopter leur programme législatif pour le scrutin du 24 septembre. "Je vous le prédis : le plus grand danger, c'est l'arrogance du pouvoir. Les gens la sentent", a ajouté l'ancien président du Parlement européen à l'adresse des conservateurs d'Angela Merkel, au pouvoir depuis 2005 et qui brigue un quatrième mandat consécutif. Martin Schulz a également reproché à son opposante de "taire de façon systématique les débats quant à l'avenir du pays", à l'image de celui sur les retraites, qualifiant cette attitude "d'attaque contre la démocratie".
En retard dans les sondages. Dans un discours long de près d'une heure et demi, il s'est montré combatif, égratignant à plusieurs reprises la chancelière, face à laquelle il accuse toujours un retard de près de 15 points, selon un dernier sondage publié dimanche (39% contre 25%). Il a balayé l'ensemble des thèmes de son programme soumis dimanche après-midi au vote des délégués sociaux-démocrates, promettant une réduction des impôts pour les couches populaires et moyennes, plus de pression fiscale pour les plus riches, et la gratuité de la scolarité. Samedi, le SPD a par ailleurs décidé de mettre sur pied une commission destinée à réfléchir à un éventuel impôt sur la fortune.
En faveur du mariage pour les homosexuels. Martin Schulz s'est également engagé s'il est élu à instaurer le mariage pour les couples homosexuels, que les conservateurs d'Angela Merkel refusent, en faisant même une condition pour d'éventuels accords de coalition. "Je ne signerai pas d'accord de coalition dans lequel le mariage pour tous ne figure pas", a martelé Martin Schulz, dont le discours a été longuement applaudi par les plusieurs milliers de délégués et militants réunis dans la Westfallenhalle de Dortmund.