"Je n'aime pas ce que vous avez fait devant moi !" Visiblement en colère, Emmanuel Macron a demandé avec insistance mercredi à des policiers israéliens de bien vouloir le laisser entrer dans l'église Sainte-Anne de Jérusalem pour une visite improvisée. La scène rappelle un fameux incident qui avait impliqué Jacques Chirac, au même endroit, dans les années 90.
Coup de colère de #Macron contre la police israélienne à Jérusalem. Dans les pas de Chirac en 1996 pic.twitter.com/DKP5ICThTK
— Ava Djamshidi (@AvaDjamshidi) January 22, 2020
"I don't like what you did in front of me" (Je n'aime pas ce que vous avez fait devant moi"), a crié Emmanuel Macron à un policier israélien, lui demandant de quitter l'église, territoire français dans la Vieille ville de Jérusalem. "Allez à l'extérieur je vous prie, personne n'a à provoquer personne, c'est compris?", a lancé Emmanuel Macron en anglais. "Nous restons calme, nous avons fait une magnifique marche, vous faites du bon boulot dans la ville et je l'apprécie, mais s'il vous plaît, respectez les règles établies depuis des siècles, elles ne changeront pas avec moi, je peux vous le dire", a-t-il ajouté.
Le coup de colère de Chirac en 1996
En 1996, exactement au même endroit, Jacques Chirac s'était adressé brusquement aux policiers israéliens qui l'encadraient de trop près. "Qu'est-ce-que vous voulez ? Que je prenne l'avion et que je retourne en France ?", avait-il demandé avec colère aux forces de l'ordre israéliennes. Il avait ensuite exigé que les militaires sortent du domaine de Sainte-Anne.
"WHAT DO YOU WANT ?!"
— Ina.fr (@Inafr_officiel) January 22, 2020
Comme un air de déjà vu : le coup de sang légendaire du président Jacques Chirac à Jérusalem en 1996, alors qu'une scène similaire a eu lieu ce mercredi entre Emmanuel Macron et les forces de sécurité israélienne pic.twitter.com/PANYKXHd1V
Les médias israéliens se sont emparés de l'incident de l'incident. A la Une des informations sur les chaînes de radio israéliennes, il a aussi suscité des réactions sur les réseaux sociaux en Europe, en Israël et dans le monde arabe. "Encore un incident avec un président français à Jérusalem", a déclaré le présentateur à l'ouverture des infos sur la chaîne publique israélienne Kan.
Emmanuel Macron a lui aussi commenté la scène en fin de journée. "Le passage dans la Vieille ville a été très calme et chaleureux, plusieurs commerçants d'ailleurs se souvenaient du passage du président Chirac", a-t-il déclaré. Mais en arrivant à la basilique Sainte-Anne, "il y a eu un moment d'énervement entre les équipes de sécurité, et il me revenait d'y mettre bon ordre", a expliqué le président, disant avoir salué "chaleureusement" par la suite les gardes israéliens. "La parenthèse a été refermée", a-t-il dit.