La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé dimanche soir vouloir discuter d'un arrêt des négociations d'adhésion de la Turquie avec l'UE et indiqué ne pas croire que ce pays rejoindra un jour le bloc européen.
"Il est clair que la Turquie ne doit pas devenir un membre de l'Union européenne", a déclaré Angela Merkel lors d'un débat télévisé face à son adversaire social-démocrate, Martin Schulz, en vue des élections législatives allemandes du 24 septembre. Elle a ajouté vouloir "discuter avec (ses) collègues" de l'Union européenne "pour voir si nous pouvons parvenir à une position commune sur ce point et si nous pouvons mettre fin aux négociations d'adhésion". "Je ne vois pas l'adhésion arriver et je n'ai jamais cru que cela puisse survenir", a expliqué Angela Merkel, ajoutant que la question était seulement de savoir qui de la Turquie ou de l'UE "fermerait la porte" en premier.
Des négociations au point mort depuis des mois. Ces laborieuses négociations sont menées depuis 2005 mais elles sont depuis des mois au point mort en raison de l'évolution politique en Turquie, accusée de dérive autoritaire par les détracteurs du président Recep Tayyip Erdogan. Un arrêt de ces discussions nécessiterait une décision unanime des pays de l'UE.
"Monsieur Erdogan ne comprend qu'un seul langage : une attitude cohérente", selon Martin Schultz.
.@MartinSchulz: Herr #Erdogan versteht eine einzige Sprache, die der konsequenten Haltung. pic.twitter.com/QFMkRsAdmj
— ZDF heute (@ZDFheute) 3 septembre 2017
Les propos de la chancelière marquent un net durcissement de la position du gouvernement allemand, alors que les sujets de discorde et de tension entre Berlin et Ankara s'accumulent depuis plusieurs mois. L'Allemagne accuse le pouvoir turc d'avoir mis en détention des citoyens allemands, possédant pour certains aussi la nationalité turque, pour des raisons politiques.
"Avec Erdogan, j'ai l'habitude". Elle a déjà pris des sanctions économiques suite à ces arrestations. Mais jusqu'ici Berlin avait évité d'aller jusqu'à demander la fin des négociations d'adhésion. Une issue, qui si elle devait être décidée, constituerait un point de non retour dans les relations avec la Turquie. La chancelière a dit vouloir adopter une "position tranchée" à l'égard du président Erdogan. "De toute façon avec lui j'ai l'habitude".