Après Berlin dimanche, Emmanuel Macron entame lundi une visite de deux jours en Belgique, une rare visite d'État qui vise à approfondir les bonnes relations franco-belges, au moment où l'UE traverse des turbulences liées à la montée des populismes.
Une proximité évidente. "Nos voisins, nos amis, nos cousins", titrait samedi La Libre Belgique dans un éditorial, estimant que les deux pays "s'enlacent humainement, économiquement, spirituellement". Cette proximité semble presque trop évidente pour être fréquemment célébrée. Ainsi, les deux capitales sont bien en peine de retrouver le souvenir d'une précédente visite d'État, le plus haut niveau protocolaire. Pour les Belges, elle remonte à près d'un demi-siècle, lors de la venue de Georges Pompidou en 1971. Mais le protocole français l'a classée parmi les visites officielles et non d'État.
"Dire haut et fort leur passion pour l'Europe". Pour Emmanuel Macron, cette visite s'inscrit dans sa tournée de tous les pays de l'Union européenne : il en a déjà visité 19 sur 27 depuis son arrivée au pouvoir il y a un an et demi. Alors que l'UE est confrontée à une hostilité croissante au projet européen et qu'un sommet dimanche prochain devrait entériner un accord sur la sortie du Royaume-Uni, cette visite "permettra aussi aux dirigeants des deux pays de dire haut et fort leur passion pour l'Europe", espérait samedi La Libre Belgique.
Lors de la visite en Belgique, dont la capitale abrite nombre d'institutions européennes, le thème de l'Europe sera au centre d'un débat mardi avec des étudiants de l'université de Louvain-La-Neuve, en Wallonie, en présence d'Emmanuel Macron et du Premier ministre belge Charles Michel.
Accueilli lundi par le couple royal. Accompagné de son épouse Brigitte, le président Macron sera accueilli lundi en fin de matinée par le roi Philippe et la reine Mathilde, devant le Palais royal, à Bruxelles. Avant un banquet royal le soir, les deux couples visiteront le musée des Beaux-Arts de Gand. Il abordera lundi à Bruxelles les dossiers frontaliers, politiques et économiques avec Charles Michel, libéral francophone qui dirige depuis 2014 un gouvernement de coalition de centre droit.
A Molenbeek mardi. Cette visite sera aussi l'occasion de montrer mardi au président Macron un autre visage de Molenbeek, commune de l'agglomération bruxelloise devenue aux yeux du monde un fief de djihadistes après les attentats parisiens de novembre 2015, car plusieurs de leurs auteurs en étaient originaires. Le président Macron et le roi Philippe y seront accueillis à l'espace de coworking LaVallée, qui héberge environ 150 jeunes artistes et entrepreneurs des métiers de la culture. Emmanuel Macron terminera son déplacement par une rencontre avec un échantillon des quelque 250.000 Français installés outre-Quiévrain.