La première ministre néo-zélandaise s'est engagée samedi à durcir les lois sur le port d'armes, au lendemain de l'attaque de deux mosquées par un Australien équipé d'armes semi-automatiques acquises légalement, qui a fait 49 morts.
"Les gens vont vouloir que cela change". "L'attaquant était détenteur d'un permis de port d'armes (...) acquis en novembre 2017", a précisé Jacinda Ardern lors d'une conférence de presse à Wellington, avant de se rendre à Christchurch, la ville du sud du pays où a eu lieu le carnage. L'homme, âgé de 28 ans, avait acheté deux fusils semi-automatiques, deux fusils de chasse et un fusil à pompe, a-t-elle précisé. "Le simple fait (...) que cet individu ait acheté un permis et acquis des armes de ce type, cela me fait dire que les gens vont vouloir que cela change, et je m'y engage", a-t-elle expliqué. "Je peux vous dire une chose, nos lois sur les armes vont changer", a-t-elle ajouté.
Des suspects non surveillés. Jacinda Ardern a noté que des tentatives avaient eu lieu en 2005, 2012 et 2017, et précisé qu'il fallait envisager une interdiction des armes semi-automatiques. Elle a aussi confirmé que l'attaquant comme les deux complices présumés qui ont été arrêtés, dans des circonstances que la police n'a pas précisé, n'étaient pas sur le radar des services de renseignement. Le premier avait pourtant publié en ligne un manifeste évoquant des projets d'attentat anti-musulman. "Ils n'étaient surveillés ni ici ni en Australie", a-t-elle assuré, ajoutant qu'une enquête était menée sur cet aspect du drame.
La Nouvelle-Zélande a durci le conditions d'accès aux armes semi-automatiques en 1992, deux ans après qu'un malade psychiatrique a tué 13 personnes à Aramoana, sur l'île du sud. Néanmoins, il suffit d'avoir plus de 16 ans pour demander un permis de port d'arme standard après des séances d'instruction en matière de sécurité. Ils peuvent alors acheter un fusil et l'utiliser sans contrôle. La police urbaine en Nouvelle-Zélande n'est pas armée. Les unités des forces spéciales, armées, interviennent le cas échéant.