Trois jours après Emmanuel Macron, le président américain Donald Trump a reçu vendredi Angela Merkel à la Maison-Blanche avec beaucoup moins de décorum mais les mêmes désaccords marqués, du dossier nucléaire iranien aux tarifs douaniers.
MOMENTS AGO: President Trump welcomes German Chancellor Angela Merkel to the White House https://t.co/GEoXtw1Cu6pic.twitter.com/wZ80jMYSEe
— CBS News (@CBSNews) 27 avril 2018
La chancelière allemande assise à ses côtés dans le Bureau ovale, le président américain a loué "une femme extraordinaire", assurant, en dépit de réels moments de tensions au cours de l'année écoulée, avoir toujours eu d'"excellentes relations" avec elle. Les deux dirigeants se sont brièvement serré la main dans le Bureau ovale, mais leurs retrouvailles n'ont, sans surprises, pas donné lieu aux embrassades, tapes dans le dos et signes ostensibles de complicité affichés par le président américain et son homologue français en début de semaine.
Des tensions commerciales. "Il était important pour cette première visite en dehors d'Europe de venir aux États-Unis pour (...) approfondir encore les relations (entre les deux pays)", a souligné Angela Merkel, lors de brèves remarques au cours desquels elle n'a pas évoqué les points de discorde. L'ancien homme d'affaires a promulgué des taxes de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium en mars, accusant ses partenaires commerciaux de pratiques déloyales. Il en a néanmoins exempté l'Union européenne jusqu'au 1er mai.
Or Larry Kudlow, son principal conseiller économique, a prévenu jeudi que ces exemptions ne seraient prolongées que si les États-Unis obtenaient des concessions, évoquant en particulier le secteur automobile. La chancelière allemande, arrivée dans la capitale fédérale américaine jeudi dans la soirée, se fait elle peu d'illusions sur ce dossier épineux.
L'épineux dossier de l'accord sur le nucléaire iranien. "On doit partir du principe que les taxes douanières seront là le 1er mai", a indiqué un responsable gouvernemental allemand sous couvert de l'anonymat, "il nous faudra voir ce que nous allons faire". L'autre objectif de la chancelière est de tenter de convaincre le président américain que l'accord sur le nucléaire iranien doit être préservé, faute de quoi Téhéran pourrait reprendre sa quête de l'arme atomique et provoquer une course à l'armement dans une région instable.
Mais à l'approche de la date-butoir du 12 mai, les signaux sont peu encourageants. Le président républicain semble se préparer à "déchirer" ce texte négocié par son prédécesseur démocrate Barack Obama. Excepté Washington, tous les signataires, Paris, Berlin, Londres, l'UE, Pékin et Moscou, et les inspecteurs internationaux, considèrent que Téhéran tient ses engagements.
"Le principal problème de Merkel est qu'elle doit être à la hauteur des attentes selon lesquelles elle est désormais le véritable leader du monde libre", souligne Mona Krewel de Cornell University. "Trump ne devrait rien faire pour lui faciliter la tâche", prédit-elle.