Donald Trump se rend mardi à Porto Rico pour constater l'étendue des dégâts liés à l'ouragan Maria, mais aussi tenter de circonscrire la violente polémique qu'il a alimentée par ses attaques véhémentes contre certains élus locaux. Près de deux semaines après le passage dévastateur d'un ouragan de catégorie 4, le territoire panse toujours ses plaies : une grande partie des habitants vivent toujours sans électricité, sans accès à l'eau potable ou au carburant.
Après Harvey et Irma, Maria. Le président américain et la Première dame Melania Trump sont attendus en milieu de journée sur cette île des Caraïbes de 3,4 millions d'habitants, au lendemain d'une fusillade sanglante à Las Vegas qui a ébranlé l'Amérique. A la veille de son départ, l'ancien homme d'affaires de New York a une nouvelle fois défendu bec et ongles l'action de son administration accusée d'une réaction initiale trop lente: "C'est extraordinaire ce qui a été fait en un temps aussi court", a-t-il assuré depuis le Bureau ovale.
Si la mobilisation de Donald Trump après le passage des ouragans Harvey et Irma au Texas et en Floride a été globalement plutôt bien accueillie, celle sur Porto Rico a été beaucoup moins consensuelle. Au-delà des actes, et des réels défis logistiques auxquels l'administration est confrontée dans ce territoire asphyxié par la dette et aux infrastructures chancelantes, ce sont les mots et le style du président américain qui ont choqué.
Visite délicate. La maire de San Juan, Carmen Yulin Cruz, exprime son désarroi face à une réponse fédérale qu'elle juge trop lente ? Le locataire de la Maison Blanche lui répond par un tweet cinglant en l'accusant de faire preuve "d'un leadership médiocre". Dans la foulée, il s'en prend à "certains à Porto Rico" qui veulent que l'on fasse "tout pour eux". Des déclarations qui donné lieu à de vives réactions, jusque dans les rangs de son propre parti.
...Such poor leadership ability by the Mayor of San Juan, and others in Puerto Rico, who are not able to get their workers to help. They....
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 30 septembre 2017
"Il dira aux habitants qu'il est à 100% avec eux, aujourd'hui et sur le long terme", a assuré lundi Sarah Huckabee Sanders, porte-parole de la Maison Blanche, soucieuse d'apaiser les tensions à la veille d'une visite qui s'annonce délicate. Sur place, nombre d'habitants de cette île, située à quelque 2.500 km de Washington, ont en effet le sentiment d'avoir été traités comme des citoyens de seconde zone.