Passe d’arme et dispute entre Polonais et Ukrainiens. Varsovie a menacé la semaine dernière de stopper ses livraisons d’armes à l’Ukraine, avant de se raviser. Au cœur du problème, ce sont les exportations de céréales ukrainiennes qui, du point de vue de la Pologne, mettent en difficulté ses agriculteurs.
Cette poussée de tension entre l'Ukraine et son alliée de poids, la Pologne, a été évoquée par la Russie, le Kremlin affirmant que la recrudescence de ce type de disputes était "inévitable".
Multiplication des contrats
Il faut dire que la Pologne est un fournisseur d’armes stratégique pour l’Ukraine, et un voisin solide qui ambitionne de mettre sur pied la plus grande armée conventionnelle européenne. Depuis l'invasion russe, une vingtaine de commandes d’armes majeures a été passée par la Pologne. La dernière signature date de début septembre, avec un contrat de 486 lance-roquette américains Himars.
Washington a aussi cet été approuvé la livraison de 96 hélicoptères Apache, en plus des 32 chasseurs furtifs F-35 et des 366 chars Abrams. Quand dans le même temps, l'armée française, elle, aligne péniblement 200 chars Leclerc…
300.000 soldats de l'armée de terre dans la prochaine décennie
Outre cet arsenal, Varsovie veut consacrer 4% de son PIB à la défense, soit deux fois plus que la France, pour arriver à 300.000 soldats de l’armée de terre dans la prochaine décennie. À titre de comparaison, la France en compte 200.000, toutes armées confondues.
Si la Pologne tient cet objectif, en 15 ans, elle aura multiplié par trois son contingent. Cela peut s'expliquer par la perception du danger qui n’est pas le même dans cette partie de l’Europe. À tort ou à raison, les Polonais sont persuadés que si l’Ukraine tombe, ils devront combattre frontalement l’armée de Vladimir Poutine.