Le prix Nobel de la paix 2017 tance la France. L'ICAN (Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires), lauréate du Nobel de la paix 2017, a accusé mercredi les États-Unis, la France et le Royaume-Uni d'ignorer son travail en faveur du désarmement en n'envoyant que des diplomates de second rang à la cérémonie de remise du prix le 10 décembre.
"C'est une sorte de protestation contre le prix Nobel de la paix", a déclaré à Reuters Beatrice Fihn, directrice de l'ICAN, à propos de la décision des trois pays d'envoyer seulement des chefs de mission adjoints. "Ils aiment tellement leurs armes nucléaires et n'aiment pas ceux qui essaient de les interdire", a ajouté Beatrice Fihn.
Le directeur de l'institut Nobel "ni surpris ni offensé". La directrice de l'ICAN a estimé que les trois puissances nucléaires avaient tort de s'opposer au travail de son organisation "au moment où la Corée du Nord et les Etats-Unis se menacent mutuellement d'utiliser des armes nucléaires". La cérémonie annuelle de remise du Nobel de la paix à Oslo, en présence du roi Harald et de la reine Sonja, est un temps fort du calendrier diplomatique norvégien.
Olav Njølstad, directeur de l'institut Nobel norvégien, a confirmé que les trois pays enverraient des adjoints, ajoutant que le comité Nobel préférait toujours voir des chefs de mission. "Ceci dit, nous ne sommes ni surpris ni offensés par le fait que parfois, certains gouvernements étrangers préfèrent se tenir à l'écart d'une cérémonie en signe de protestation ou, comme c'est le cas ici, parce qu'ils préfèrent être représentés par des chefs de mission adjoints", a-t-il ajouté.
L'ICAN, fédération d'ONG dans plus de 100 pays. L'ambassade britannique à Oslo a confirmé envoyer un ambassadeur adjoint à la cérémonie et ajouté que "le Royaume-Uni est engagé en faveur de l'objectif à long terme d'un monde sans armes nucléaires". Les ambassades de France et des Etats-Unis n'ont pu être jointes dans l'immédiat.
L'ICAN, une fédération d'organisations non gouvernementales présentes dans plus de cent pays, a obtenu en juillet dernier l'adoption par 122 pays du Traité de l'Onu sur l'interdiction des armes nucléaires. Mais des puissances disposant de ce type d'armes comme les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la France et la Grande-Bretagne sont restées à l'écart des négociations.