Les exemplaires de l'Apple Daily se vendent mardi matin comme des petits pains à Hong Kong. L'action de ce tabloïd prodémocratie est en hausse de 788 % après l'arrestation de son patron Jimmy Lai, lundi, au nom de la loi controversée sur la sécurité nationale. Les habitants se sont rués sur les exemplaires du journal pour montrer leur soutien à celui que Pékin présente comme "un fauteur de troubles antichinois".
Un tirage exceptionnel à 550.000 exemplaires et une hausse du titre de 788%
Le cours de l'action du groupe de presse hongkongais Next Digital a été multiplié par neuf depuis l'arrestation lundi de son patron Jimmy Lai. Mardi, en séance, le titre augmentait de 214% à 0,80 dollar hongkongais, ce qui signifie que l'action est en hausse de 788% depuis l'arrestation de M. Lai. L'action valait alors 0,09 HKD. Une hausse du titre permise par les achats de particuliers, en soutien au patron de presse.
Next Digital est la maison mère de l'Apple Daily, un tabloïd notoirement critique de Pékin. Les habitants qui cherchent par tous les moyens à soutenir cette figure du camp prodémocratie se sont également précipités mardi dans les kiosques pour se procurer l'Apple Daily. Le journal avait anticipé cette demande en tirant exceptionnellement à 550.000 exemplaires, contre 70.000 en temps normal. "Nous nous battrons", proclame la Une de l'édition de mardi, une promesse écrite en rouge vif sur une photo pleine page de Jimmy Lai conduit par les policiers dans la salle de rédaction du journal.
"Un fauteur de troubles antichinois" selon Pékin
Jimmy Lai, richissime magnat de la presse, fait partie des 10 personnes qui ont été interpellées lundi dans un vaste coup de filet contre la mouvance prodémocratie, avant qu'environ 200 policiers ne réalisent une perquisition dans la salle de rédaction de son journal. Pékin a de son côté salué l'arrestation de l'homme de presse de 71 ans, présenté comme "un fauteur de troubles antichinois" qui a conspiré avec les étrangers pour "provoquer le chaos".
Considérée comme une réponse de Pékin aux mois de manifestations en faveur de la démocratie qui avaient ébranlé Hong Kong en 2019, la loi sur la sécurité nationale imposée le 30 juin donne aux autorités locales de nouveaux pouvoirs pour réprimer quatre types de crimes contre la sécurité de l'Etat: la subversion, le séparatisme, le terrorisme et la collusion avec des forces extérieures.