Julian Assange a été condamné mercredi à 50 semaines de prison par un tribunal londonien pour violation des conditions de sa liberté provisoire, après s'être réfugié pendant sept ans dans l'ambassade d'Equateur à Londres.
Le fondateur de WikiLeaks avait obtenu l'asile dans l'ambassade d'Equateur en 2012 pour éviter de se présenter à la justice britannique et d'être extradé vers la Suède, où il était accusé de viol. Depuis, ce dossier a été classé. Il avait été arrêté le 11 avril et délogé de l'ambassade par la police britannique, avant d'être présenté le jour-même à la justice qui l'avait reconnu coupable.
La demande d'extradition américaine examinée jeudi
Julian Assange a toujours affirmé s'être soustrait à la justice britannique de peur non pas d'être extradé vers la Suède mais de finir aux États-Unis, qui l'accusent de "piratage informatique". Et mercredi, son avocat Mark Summers a déclaré devant le tribunal qu'il avait agi par "peur" d'être extradé vers les États-Unis, réclamant des circonstances atténuantes pour son client à la situation "différente et inhabituelle". "Je m'excuse sans réserve auprès de ceux qui estiment que je leur ai manqué de respect", a déclaré Julian Assange dans une lettre lue au tribunal par l'avocat avant le verdict, expliquant "regretter" la tournure qu'ont pris les événements.
"J'ai fait ce que je pensais être le mieux à l'époque, et peut-être l'unique chose à faire". Mais pour la juge Deborah Taylor, en se "cachant délibérément dans l'ambassade" d'Equateur, Assange a "exploité (sa) position privilégiée pour faire fi de la loi". La demande d'extradition américaine doit être examinée jeudi par le tribunal de Westminster.
Inculpé par les États-Unis
En Suède, la plainte pour agression sexuelle a été frappée par la prescription en 2015, puis le pays a abandonné les poursuites dans une deuxième affaire en mai 2017, faute de pouvoir faire avancer l'enquête avec Julian Assange réfugié dans l'ambassade. Mais à l'annonce de son arrestation, l'avocate de la plaignante a réclamé la réouverture de l'enquête.
Julian Assange est inculpé par la justice américaine d'association de malfaiteurs en vue de commettre un "piratage informatique", passible d'une peine maximale de cinq ans de prison, pour avoir aidé l'ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe pour accéder à des milliers de documents classés secret-défense. Selon l'avocat spécialiste des extraditions Ben Keith, la bataille judiciaire engagée par Julian Assange a peu de chance de succès et pourrait durer entre 18 mois et deux ans.