Les alliés du régime de Damas ont une "responsabilité particulière" dans les "deux" attaques "chimiques" qui "ont eu lieu" samedi contre la ville syrienne de Douma, a affirmé mardi le Premier ministre Édouard Philippe, visant notamment, sans la nommer, la Russie. "Je veux dire que les alliés du régime ont une responsabilité particulière dans ce massacre" ainsi que dans la "violation de la trêve" prévue par le Conseil de sécurité de l'ONU, a-t-il déclaré devant l'Assemblée nationale.
"Transgression de l'ordre international". "Ce recours à ces armes n'est pas neutre, il dit des choses sur le régime" syrien de Bachar al-Assad, "et notre réaction à l'usage de ces armes dira des choses de ce que nous sommes", a également lancé Édouard Philippe, qui répondait à une question du député LREM Philippe Chalumeau. "Une nouvelle fois, le droit international - et au-delà du droit international, la simple humanité - ont été bafoués en Syrie", "bafoués par le régime de Bachar al-Assad (…), décidé à détruire ceux qui lui résistent aux portes de Damas", a fustigé Édouard Philippe. "L'emploi de l'arme chimique (…) est une transgression fondamentale de l'ordre international, une violation caractérisée du protocole de 1925 et de la convention de 1993 et de plusieurs résolutions des Nations unies. Or, ces attaques ont eu lieu", a-t-il rappelé.
"Responsabilité de la Russie". Dans la foulée, la ministre chargée des Affaires européennes Nathalie Loiseau a pointé "la responsabilité de la Russie", relevant que "pas un avion syrien ne décolle sans que les Russes n'en soient informés". "Des gaz ont été utilisés pour tuer et pour terroriser", a encore affirmé la ministre, citant "du chlore" avec des "symptômes observés" qui "laissent aussi penser à l'utilisation combinée d'un neurotoxique puissant". Le régime syrien était confronté mardi à la menace d'une riposte militaire occidentale, le président américain Donald Trump s'engageant à répondre "avec force" et de manière imminente. Damas comme Moscou rejettent en bloc ces accusations d'attaques chimiques.
Trump annule son voyage en Amérique latine. Donald Trump ne participera pas, comme initialement prévu, au Sommet des Amériques en fin de semaine au Pérou, mais restera à Washington pour gérer le dossier syrien, a annoncé mardi la Maison-Blanche. Donald Trump devait quitter Washington vendredi pour son premier voyage en Amérique latine depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2017. "À la demande du président, le vice-président (Mike Pence) voyagera à sa place (au sommet des Amériques)", a indiqué Sarah Sanders, porte-parole de l'exécutif. "Le président restera aux États-Unis pour superviser la réponse américaine à la Syrie", a-t-elle ajouté.