La Russie a diffusé mercredi soir ce qu'elle présente comme le témoignage d'un garçon syrien affirmant avoir participé à la mise en scène d'une attaque chimique présumée dans la ville syrienne de Douma le 7 avril, et qui pourrait être montré à l'ONU. Tournée par la chaîne de télévision publique russe Rossia 24, l'interview du garçon a été reprise jeudi par la quasi-totalité des médias publics russes. Elle devrait être diffusée devant les membres du Conseil de sécurité des Nations unies, lors de sa prochaine réunion, comme preuve de "manipulations" liées à cette attaque présumée, selon l'ambassadeur russe auprès de l'ONU, Vassili Nebenzia.
Représailles de l'Occident. L'attaque aux "gaz toxiques" imputée aux forces gouvernementales syriennes, qui a fait au moins 40 morts à Douma le 7 avril selon des secouristes, a déclenché des frappes de Washington, Paris et Londres contre des installations du pouvoir syrien et un pic de tensions diplomatiques. Moscou et Damas ont nié que les forces syriennes aient lancé une attaque chimique sur Douma et ont accusé des opposants à Bachar al-Assad d'avoir organisé une mise en scène.
Des propos non vérifiés. Dans son reportage intitulé La mise en scène de la guerre, Rossia 24 affirme que le garçon présenté comme Hassan Diab, un Syrien de 11 ans, dont les propos n'ont pas pu être vérifiés de manière indépendante par l'AFP, a joué la victime d'une attaque chimique dans une vidéo tournée selon la chaîne russe par l'ONG Casques blancs, des secouristes en zones rebelles qui ont signalé cette attaque présumée. Le garçon ne dit rien de la présence éventuelle de caméras sur place, mais un homme présenté par Rossia 24 comme son père, Omar Diab, a affirmé que "les combattants ont donné, pour la participation à ce tournage, des dattes, des gâteaux et du riz".