3:42
  • Copié
Ophélie Artaud / Crédits photo : Dursun Aydemir / ANADOLU AGENCY / Anadolu via AFP , modifié à
Quelques heures après l'attaque de drones et de missiles inédite de l'Iran contre Israël, le Général Jean-Paul Paloméros analyse sur Europe 1 les conséquences possibles de cette attaque. Selon l'ancien chef d'État-major de l'Armée de l'Air, il ne devrait pas y avoir "d'attaque israélienne significative au Liban ou en Iran".

"Une attaque spectaculaire". Dans la nuit de samedi à dimanche, l'Iran a lancé plus de 200 drones et missiles contre Israël, en réponse à une frappe contre son consulat à Damas. Une attaque inédite, car c'est la première fois que Téhéran vise directement le territoire israélien. Si "99% des tirs" ont été interceptés par l'État hébreu, causant peu de dégâts, selon les responsables israéliens, à quoi faut-il désormais s'attendre ? Invité d'Europe 1 Matin week-end, l'ancien chef d'État-major de l'Armée de l'Air, le Général Jean-Paul Paloméros, analyse les conséquences possibles de cette attaque.

Se pose tout d'abord la question d'une riposte israélienne. Pour Jean-Paul Paloméros, "il peut y avoir une tentation [de riposter], mais d'un autre côté, le grand allié américain dit 'stop'". Selon lui, une attaque directe sur l'Iran est peu probable, car elle représenterait "une vraie escalade, alors que l'attaque iranienne n'a pas fait de dégâts en Israël. Donc on pourrait, dans une logique pour stabiliser la situation, s'en tenir là." Reste à savoir si la politique intérieure israélienne, et les soutiens de Benjamin Netanyahu accepteront cette possibilité, s'inquiète l'ancien chef d'État-major de l'Armée de l'Air. Mais Jean-Paul Paloméros "ne pense pas, je m'avance bien sûr, qu'on va voir une attaque israélienne significative au Liban ou en Iran".

Quant à l'Iran, "s'ils ne considèrent peut-être pas que l'affaire est close, en tout cas, ils ont annoncé très tôt et très clairement que les représailles après l'attaque des Israéliens sur leurs généraux en Syrie étaient terminées". Pour Jean-Paul Paloméros, les heures et jours qui arrivent devraient représenter une "période de stabilisation où Israël va certainement beaucoup réfléchir à tous les moyens possibles", avance-t-il au micro d'Europe 1.

"Le Hezbollah, allié de l'Iran, pourrait être la première victime de tout ça"

Et parmi ces moyens, une attaque de l'État hébreu contre le Hezbollah au Liban, avance l'ancien chef d'État-major de l'Armée de l'Air, qui considère que "le Hezbollah, allié de l'Iran, pourrait être la première victime de tout ça". D'autant que "le Hezbollah a une forme d'autonomie, et il est vraisemblable que ces gens-là vont continuer à harceler Israël."

Quant à la diplomatie internationale, une réunion des dirigeants du G7 est organisée ce dimanche par Joe Biden, elle devrait "remettre la pression sur l'Iran. On sait très bien que l'Iran n'a pas retenu la main du Hamas [lors de l'attaque du 7 octobre contre Israël, ndlr], qu'il soutient bien entendu à la fois des soutiens au Sud et surtout le Hezbollah au Liban", avance Jean-Paul Paloméros. D'autant que Téhéran "continue à développer son programme nucléaire. Cette question-là va forcément revenir sur la table."