Combien en reste-t-il ? Sont-ils encore vivants ? Et dans quel état de santé ? Un an jour pour jour après leur rapt par des terroristes du Hamas, le 7 octobre 2023, les otages détenus dans l'enfer de la bande de Gaza peinent à entrevoir le bout de leur sordide tunnel. À ce jour, ils seraient encore 101, selon l'armée israélienne, à être maintenus en captivité dans l'enclave palestinienne. Mais selon Benjamin Netanyahou, le Premier ministre de l'État hébreu, seuls 50 d'entre eux seraient encore vivants tandis que Tsahal faisait état, jusqu'à présent, de 64 prisonniers encore en vie.
Ces dernières semaines, l'explosion de bipeurs du Hezbollah suivi de l'élimination d'Hassan Nasrallah, chef du mouvement terroriste libanais, a déplacé l'épicentre du conflit vers le nord d'Israël et sa frontière avec le Liban. Un affrontement avec le bras armé de l'Iran dans la région qui induit inévitablement une escalade avec Téhéran.
Des arbitrages à effectuer
Le régime des Mollahs n'a d'ailleurs pas tardé à réagir en faisant pleuvoir mardi dernier 200 missiles ballistiques sur l'État hébreu, obligeant la population à se réfugier dans les abris. Autant d'évènements qui semblent assombrir encore un peu plus l'avenir des otages retenus, au sud, à Gaza. Lors d'une conférence de presse à Londres, des familles d'otages britanniques ont déploré "l'échec lamentable de la diplomatie internationale" dans la conclusion d'un accord et craignent que la lutte dirigée contre le Hezbollah "détournent l'attention de ce qui est le plus important, à savoir la libération des otages". Il y a un mois, pourtant, le président américain Joe Biden assurait que les négociateurs étaient "très proche" d'annoncer un accord en vue d'une libération.
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Hélas, selon le géopolitologue Gérard Vespierre, Israël doit désormais procéder à des arbitrages "douloureux" entre les otages détenus à Gaza - une centaine - et les 70.000 déplacés du nord d'Israël, contraints de quitter leur foyer pour éviter les tirs quasi quotidiens du Hezbollah depuis le déclenchement de la guerre dans l'enclave palestinienne. "Les deux choix s'opposent, on ne peut pas faire de 'en même temps'", souligne le chercheur associé à la FEMO (Fondation d'études pour le Moyen-Orient).
"La porte n'est pas fermée"
Benjamin Netanyahou a lui estimé que l'élimination d'Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, pourrait au contraire "faire avancer" le retour des otages, dans la mesure où un tel coup porté au mouvement chiite contraindrait le Hamas à assouplir sa position. Peu convaincu, Gérard Vespierre juge lui peu probable que le mouvement terroriste palestinien accepte de négocier un accord avec l'État hébreu, au moment où ce dernier accentue la bataille avec l'Iran, soutien financier de longue date du Hamas.
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Si le retour à la liberté de ces otages à court terme s'éloigne de plus en plus, le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense nationale, veut tout de même croire que "la porte n'est pas fermée". "Le Nouvel An juif ainsi que la commémoration du 7 octobre vont remettre la question des otages sur le devant de la scène, car les familles vont s'exprimer. Et le gouvernement devra répondre quelque chose", poursuit le militaire. Et Gérard Vespierre de conclure : "La situation actuelle avec le Hezbollah ne va pas durer très longtemps, car il faut que les 70.000 Israéliens déplacés puissent rentrer chez eux. Je dirais jusqu'à la fin de l'année maximum. Et à ce moment-là, dans un deuxième temps, on pourra de nouveau s'intéresser à la question des otages à Gaza".