Sous le feux des critiques depuis l'assaut massif du Hamas contre Israël, les élus de La France insoumise justifient leur position de ne pas qualifier ce Hamas de "terroriste". "Les deux seules organisations montrées par l'ONU comme organisations terroristes sont al-Qaida et Daech", a affirmé Jean-Luc Mélenchon en déplacement à Bordeaux mercredi.
Si l'Organisation des Nations-Unies ne désigne effectivement pas le Hamas comme tel, son Comité des sanctions a dans le viseur plusieurs dizaines d'autres mouvances répertoriées ici, dont certaines sont plus ou moins affiliées à al-Qaida et Daech. Il faut également préciser que d'autres organisations internationales de premier plan reconnaissent le Hamas comme mouvement terroriste, à l'instar de l'Union européenne ou de l'organisation des États américains qui regroupe une large partie des pays d'Amérique dont les États-Unis.
Pas de définition qui fasse consensus
Cette situation peut s'expliquer par l'absence de définition de terrorisme qui fasse consensus dans le monde. En 1994, l'Assemblée générale des Nations-Unies a élaboré un paragraphe sur ce sujet dans sa "Déclaration sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international" : "Les actes criminels destinés ou calculés pour provoquer un état de terreur dans le grand public, un groupe de personnes ou des personnes particulières à des fins politiques sont en toutes circonstances injustifiables, quelles que soient les considérations d'ordre politique, philosophique, idéologique, racial, ethnique, religieux ou toute autre nature qui pourrait être invoquée pour les justifier".
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Pour sa part, en 2002, l'Union européenne s'est dotée d'une définition commune du terrorisme et du groupe terroriste. Pour l'UE, un tel mouvement est une "association structurée de deux personnes ou plus, établie dans le temps et agissant de façon concertée en vue de commettre des infractions terroristes". Ces dernières reposent "sur une combinaison d’éléments objectifs (homicide, préjudices corporels, prise d’otage, etc) et d’éléments subjectifs (actes commis dans le but de gravement intimider une population, de déstabiliser ou de détruire des structures d’un pays ou d’une organisation internationale)", écrit l'institution européenne.
Si des ébauches de définition du terrorisme existent bien de par le monde, libre à chaque pays d'élaborer sa propre définition, comme le rappelle le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.