Le 16 février 2009, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, décrivait la bande de Gaza comme "la plus grande prison à ciel ouvert du monde". C'est aussi de là que sont parties, ce samedi 7 octobre, les 5.000 roquettes, tirées par la branche armée du Hamas en direction d'Israël, provoquant effroi et stupéfaction dans l'ensemble de la communauté internationale. Israël vient d'ailleurs d'imposer un "siège complet" de ce territoire.
Un point de départ qui ne doit rien au hasard. La bande de Gaza, coincée entre Israël et l'Égypte, est en effet aux mains du Hamas, mouvement islamiste, figurant sur la liste des organisations terroristes de l'Union Européenne et des États-Unis. Cette petite bande de terre de seulement 41km de long, bordant la Mer Méditerrannée et où résident 2,3 millions d'habitants, fut jadis âprement disputée par Israël et l'Égypte qui souhaitaient tous deux administrer ce territoire densément peuplé.
Présence israélienne jusqu'en 2005
En 1967, à l'aube de la guerre des Six jours remportée par l'État hébreu, celui-ci prend le contrôle du territoire et y exercera une occupation militaire pendant près de quatre décennies. Les accords d'Oslo, conclus en 1993 et censés poser les bases d'une résolution du conflit israélo-palestinien, ont fait passer la bande de Gaza sous l'administration de l'OLP (organisation de libération de la Palestine), dirigée par Yasser Arafat. Mais il faut attendre 2005 et le terme de la seconde Intifada (soulèvement en arabe NDLR) pour assister au retrait total d'Israël, conduisant à l'évacuation des 9.000 ressortissants juifs qui y résidaient encore.
Un an plus tard, les islamistes du Hamas remportent une victoire électorale majeure en décrochant la majorité des suffrages lors des législatives palestiniennes. S'opposant frontalement à l'OLP, le mouvement s'empare de la bande de Gaza en 2007 et y instaure un pouvoir absolu. En réaction, Israël et l'Égypte décident de placer le territoire sous blocus, provoquant régulièrement de graves pénuries sur des produits de base ainsi que des coupures de courant. À cela s'ajoutent des affrontements récurrents avec Israël, responsables de milliers de morts côté gazaoui.
Deux tiers des habitants vivent de l'aide humanitaire
Résultat, le chômage y règne en maître (53% de la population active) tandis qu'un habitant sur deux vit sous le seuil de pauvreté. Deux tiers des gazaouis vivent de l'aide humanitaire et un tiers d'entre eux vivent dans des camps de réfugiés palestiniens. Une situation d'extrême précarité qui risque même de s'aggraver dans les prochains jours avec ce "siège complet" de la bande de Gaza, désormais imposé par Israël. Et dont les conséquences ont été résumées de façon très simple par Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense : "Pas d'électricité, pas d'eau, pas de gaz". En parallèle, l'Union européenne a annoncé la suspension de l'aide au développement accordé aux Palestiniens.