Quatre jours après l'attentat au Parlement de Londres, les enquêteurs cherchaient toujours dimanche de possibles complicités, la ministre de l'Intérieur appelant les services de messagerie sécurisée comme WhatsApp à collaborer avec les autorités pour ne pas fournir de "cachette aux terroristes".
La ministre britannique de l'Intérieur Amber Rudd a jugé "totalement inacceptable", dimanche sur la BBC, le fait que des communications entre suspects d'actes de terrorisme puissent échapper aux services de renseignement parce qu'elles sont encryptées.
"Ils doivent être de notre côté". La ministre a confirmé sur Sky News que Khalid M., le Britannique de 52 ans converti à l'islam qui a tué mercredi trois personnes en les fauchant avec sa voiture sur le pont de Westminster avant de poignarder à mort un policier devant le parlement, a utilisé le service de messagerie sécurisée WhatsApp, propriété de Facebook, juste avant l'attaque.
Amber Rudd warns tech firms face 'more than a ticking off' https://t.co/hFLkZL6yCS
— Sky News (@SkyNews) 26 mars 2017
"Nous devons nous assurer que nos services de renseignement ont la capacité d'accéder à des échanges comme ceux encryptés sur WhatsApp", a-t-elle fait valoir, annonçant rencontrer jeudi plusieurs responsables d'entreprises compétentes dans ce domaine, sans les nommer, pour les convaincre de collaborer avec les autorités. "Ils doivent être de notre côté et je vais essayer de les convaincre", a-t-elle dit sur Sky News.
>> Lire aussi : Qui est Khalid M., l'assaillant de l'attentat de Londres ?
82 secondes. Du côté de la police, les enquêteurs "pensent qu'il s'agit d'un agresseur solitaire", a affirmé Amber Rudd, soulignant cependant qu'il était impossible "d'être complètement sûr" et que l'enquête se poursuivait. À la suite de l'attentat qui a fait au moins cinquante blessés, outre les quatre morts, la police a interpellé 11 personnes soupçonnées de participer à la préparation d'attentats.
Mercredi, il n'a fallu au terroriste que 82 secondes pour semer la terreur avant d'être abattu par la police. L'attaque a été revendiquée le lendemain par l'État islamique (EI), qui a déclaré que Khalid M. était "un soldat" de l'organisation. Mais la police veut en savoir plus. "Nous pensons toujours qu'il a agi seul ce jour-là", mais "même s'il a agi seul dans la préparation (de l'attentat), nous devons établir avec une absolue clarté pourquoi il a commis ces actes atroces", précise Neil Basu, un haut responsable britannique de la lutte antiterroriste.
Le responsable reconnaît qu'en l'absence de nouvelles informations, cet objectif pourrait ne pas être atteint: "Nous devons tous accepter que la possibilité existe que nous ne comprenions jamais pourquoi il a fait cela. Cette explication pourrait être morte avec lui".