Dimanche, au terme d'une journée de deuil national en Russie, quatre terroristes présumés ont été présentés à un juge. Ils viennent de passer leur première nuit en détention provisoire et sont soupçonnés d'avoir participé à l'attentat qui a fait au moins 137 morts et 182 blessés dans la banlieue de Moscou, vendredi 22 mars.
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Ces suspects ont été filmés, le visage tuméfié, dans la salle d'audience. L'un d'eux est menotté, plié en deux par des policiers assis dans une cage en verre. Les médias russes ont abondamment diffusé ces images, pour lesquelles le Kremlin a réfuté les accusations de torture, et reprennent en boucle le récit officiel, celui d'une responsabilité de l'Ukraine dans cette attaque. En Russie, personne n'a relayé la vidéo de revendication de l'État islamique qui a circulé sur les réseaux sociaux.
Au moins trois suspects d'origine tadjike
À ce stade, les renseignements affirment que trois des suspects au moins sont de nationalité tadjike. Le Tadjikistan, ex-république soviétique d'Asie centrale, est à majorité musulmane. C'est aussi ce pays qui est le principal fournisseur de main d'œuvre immigrée en Russie.
La nation russe accueille dix millions de ressortissants des pays d'Asie centrale, certains sont même envoyés se battre en Ukraine. Les tueurs présumés tentaient en tout cas, selon le Kremlin, de rejoindre le territoire ukrainien. Ce lundi matin, le régime russe reste obnubilé par la guerre en Ukraine, ce qui, selon certains, a rendu la Russie vulnérable à de véritables attaques terroristes sur son sol. "Tant que l'enquête est en cours" le dirigeant russe s'en tiendra à la piste ukrainienne, a expliqué le porte-parole de Vladimir Poutine. Le maître du Kremlin ne se rendra pas non plus sur les lieux de l'attentat près de Moscou.