Le bilan continue de s’alourdir à Moscou, 72 heures après l’attentat du Crocus City Hall qui a fait 137 morts et des dizaines de blessés. Vendredi 22 mars, quatre terroristes ont pris d’assaut et incendié cette salle de concert de la banlieue de la capitale russe. Après avoir pris la fuite, ils ont été interpellés près de la frontière ukrainienne, puis interrogés.
Un "échec" des services russes
Les assaillants présumés ont ensuite été présentés à un tribunal de Moscou dimanche soir. Sur les vidéos diffusées de leur audience, les quatre hommes se succèdent dans la cage de verre réservée aux accusés, menottés, le visage tuméfié. L’un des suspects porte un bandage à l’oreille, tandis qu’un autre est allongé dans une chaise roulante, incapable d’ouvrir les yeux.
>> LIRE AUSSI - Attaque à Moscou et «menaces» sur la France : le gouvernement rehausse le niveau Vigipirate à «urgence attentat»
L’attaque du Crocus City Hall a été revendiquée par l’État islamique dès vendredi, mais le Kremlin refuse d’évoquer cette piste préférant pointer du doigt l’Ukraine. Selon Viatcheslav Avioutskii, spécialiste des relations internationale, cette stratégie trahit une volonté de masquer les failles du renseignement. "Pointer du doigt l'État islamique, c'est un aveu d'échec pour monsieur Poutine. C'est un échec flagrant de ses services spéciaux. C'est l'échec de la force publique. Ils n'ont pas vu cet attentat venir", explique-t-il.
Les États-Unis assurent de leur côté avoir prévenu les Russes au début du mois de mars qu’un projet d’attentat pourrait viser Moscou. Les quatre assaillantes présumés ont été placés en détention provisoire jusqu’au 22 mai, dans l’attente de leur procès. Ils encourent la prison à perpétuité.