Attentat de Mulhouse : «La responsabilité de l'Algérie doit être mise en cause», estime Pierre Lellouche
Pierre Lellouche, ancien ministre, spécialiste des questions internationales, invité de La Grande interview Europe 1-CNews mardi, a invité le Quai d'Orsay à durcir le ton face à l'Algérie, trois jours après l'attentat de Mulhouse.
Deux jours après l'attentat de Mulhouse, François Bayrou a lancé lundi une charge contre l'Algérie, jugeant "inacceptable" son refus de reprendre l'assaillant et mettant en avant la "détermination" de la France, qui pourrait engager des mesures de rétorsion, notamment sur les visas. Le Premier ministre a jugé "inacceptable" le refus d'Alger de reprendre son ressortissant, sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), avant qu'il ne tue un homme et en blesse sept autres samedi à Mulhouse.
Pierre Lellouche invite le Quai d'Orsay à mettre en cause la responsabilité de l'État algérien devant la Cour internationale de Justice
"Il y a toute une série de mesures" à prendre selon Pierre Lellouche, ancien ministre, spécialiste des questions internationales, invité de La Grande interview Europe 1-CNews mardi. "La suppression de l'accord de 68 qui donne des visas exorbitants aux Algériens, la suppression des facilités de visas diplomatiques qui permet à la nomenklatura de venir se balader en France et se faire soigner gratos", a-t-il énuméré comme exemples.
Pierre Lellouche a également invité le Quai d'Orsay "à être un peu plus imaginatif et à peut-être mettre en cause la responsabilité de l'État algérien devant la Cour internationale de Justice".
"La France doit faire jouer le principe de responsabilité"
"Les personnes qui ont été tuées et blessées à Mulhouse sont le résultat du refus de l'Algérie de reprendre quelqu'un qui avait été condamné et qui devait être expulsé. Donc, c'est la responsabilité de l'Algérie qui doit être mise en cause et qui est directement mise en cause dans la mort de ce malheureux à Mulhouse et dans les blessures des autres. Donc oui, la France doit faire jouer le principe de responsabilité", a-t-il estimé au micro d'Europe 1.
Le parquet national antiterroriste, qui s'est saisi de l'enquête, a annoncé lundi soir la prolongation, pour 48 heures, des gardes à vue des quatre personnes interpellées, l'assaillant, son logeur et deux de ses frères.