Attentat de Vienne : comment la police a fait appel à la population pour mener l'enquête
Pour tirer au clair l'hypothèse de la présence d'un second assaillant dans l'attentat de Vienne, qui a fait au moins 4 morts lundi soir, la police a eu recours à une technique pour le moins singulière. Les forces de l'ordre de la capitale ont demandé de l'aide à la population.
C'est une technique d'investigation pour le moins originale. Alors qu'au moins un homme a tué quatre personnes lors de fusillades lundi soir dans le centre de Vienne, en Autriche , le doute persistait sur l'existence d'un éventuel second assaillant. Pour le lever autant que faire se peut, la police autrichienne a eu recours à une méthode inédite : demander à la population viennoise de lui faire parvenir toutes les vidéos et les photos prises pendant les neuf minutes qu'a duré l'attaque.
20.000 vidéos envoyées par les Autrichiens à la police
En quelques heures, c'est donc environ 20.000 vidéos qui ont été envoyées par les Autrichiens sur une plate-forme numérique spécialement mis en place. Les fusillades qui ont éclaté à six endroits dans la capitale autrichienne ont été filmées sous différents angles par des habitants qui s'étaient mis à l'abri. Mais malgré le grand nombre d'images, à aucun moment un éventuel second assaillant n'apparaît.
Un assaillant qui a "trompé" le programme de déradicalisation
C'est pour cela que l'enquête sur cet attentat, revendiqué par l'État islamique mardi en début de soirée , se concentre sur l'assaillant âgé de 20 ans abattu par les forces de l'ordre. Né dans la banlieue de Vienne, il a été condamné à 22 mois de prison en 2019 pour avoir tenté de rallier la Syrie. Passé par le programme de déradicalisation autrichien, il a réussi à tromper tout le monde, gardant des contacts avec des djihadistes allemands rencontrés à la frontière entre la Turquie et la Syrie.
Pour l'heure, les forces de l'ordre autrichiennes ont procédé à 14 interpellations et 18 perquisitions dans le cadre de cette enquête. Par ailleurs, deux jeunes hommes suisses de 18 et 24 ans ont été arrêtés ce mardi à Winterthour, près de Zurich, dans le nord de la Suisse.