Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a démenti lundi toute implication dans l'attentat qui a fait la veille au moins six morts à Istanbul et dont les autorités turques lui ont attribué la responsabilité. "Il est bien connu que nous n'avons aucun lien avec cet événement, que nous ne visons pas les civils et rejetons les actions qui le font" a-t-il affirmé dans un communiqué publié par l'agence de presse Firat, proche du PKK.
Une lutte de libération "juste et légitime"
Nous sommes un mouvement qui mène une lutte de libération juste et légitime. (…) Il n'est donc pas question de viser les civils de quelque manière que ce soit en Turquie", a ajouté le communiqué signé par le Centre de défense du peuple, organisme du PKK. Le mouvement armé kurde a par ailleurs accusé le gouvernement turc d'avoir "des plans obscurs" et de "montrer Kobané comme cible".
Plus tôt dans la journée, la police turque avait affirmé qu'une jeune femme de nationalité syrienne, interpellée dans la nuit, avait reconnu les faits et avoir agi "sur ordre du PKK". Elle aurait reçu des directives en ce sens à Kobané, dans le Nord-Est de la Syrie, ont rapporté des médias turcs. La ville de Kobané est contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les YPG (Unités de protection du peuple) - alliées au PKK - sont une composante majeure.
Kobané est restée célèbre pour la bataille qui, en 2015, a permis aux forces kurdes soutenues par la coalition occidentale de repousser le groupe jihadiste État islamique. Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara mais aussi par ses alliés occidentaux dont les États-Unis et l'Union européenne, est en lutte armée contre le gouvernement turc depuis le milieu des années 1980. Il a été souvent été rendu responsable par le passé d'attentats sanglants sur le sol turc.