La police allemande a annoncé vendredi étudier si de "possibles liens" existaient entre un trafiquant d'armes présumé et les auteurs des attentats en France, après avoir découvert qu'il aurait pu avoir livré des fusils d'assaut à Paris. "A ce stade de l'enquête, il existe des indices selon lesquels le mis en cause peut avoir vendu au mois de novembre 2015 quatre fusils d'assaut à un acheteur à Paris", a indiqué la police du Bade-Wurtemberg (sud-ouest) dans un communiqué. "De possibles liens avec les attentats à Paris sont en cours d'examen", a-t-elle ajouté, sans autres précisions.
Des armes transformées. Le trafiquant d'armes présumé, un Allemand de 24 ans, est aussi soupçonné d'avoir "transformé sans autorisation des pistolets d'alarme en armes de tir illégales dans plusieurs cas et de les avoir vendus sur internet", poursuit le communiqué. Lors d'une perquisition à son domicile lundi, d'autres armes de tir ont été retrouvées. Le quotidien Bild affirmait dans son édition de vendredi que quatre fusils d'assaut utilisés par les assaillants ayant commis les attentats de Paris auraient été achetés sur internet à un trafiquant d'armes allemand.
Le Parquet de Stuttgart, saisi de l'enquête, avait dans un premier temps uniquement confirmé l'interpellation du jeune homme originaire de Magstadt, dans le sud-ouest du pays. Bild assurait que les armes de type kalachnikov - deux fusils d'assaut Zastava M70 et deux AK47 - avaient été achetées le 7 novembre sur internet et citait pour cela des "documents" du Parquet de Stuttgart et des enquêteurs.
Des armes vendues sur internet. Les enquêteurs français "partent du principe que ces armes ont dû être utilisées lors des attentats de Paris" le 13 novembre, revendiqués par l'Etat islamique et qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés, selon le tabloïd. Le trafiquant d'armes présumé, présenté comme s'appelant Sascha W., était suspecté dans une affaire de ventes d'armes et de munitions sur le "Darknet", la face cachée d'internet où s'achètent et se vendent des drogues, des armes et des services illégaux.
Selon le Parquet de Stuttgart, l'homme a bel et bien vendu "des armes sur le darknet". Des échanges de courriels prouveraient qu'il aurait vendu "les quatre kalachnikovs à un Arabe à Paris", écrit Bild. Lors de la perquisition menée à son domicile, les enquêteurs ont retrouvé seize armes, écrit le quotidien populaire.