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Guillaume Perrier, en Syrie , modifié à
Europe 1 s’est rendue au Kurdistan, à Kamishli, près de la frontière turque, où sont notamment soignés les premiers blessés de l'opération "Source de Paix" lancée par Ankara.
REPORTAGE

Le vice-président et le secrétaire d'Etat américain sont attendus jeudi en Turquie pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu, huit jours après le lancement par Ankara d’une offensive contre les Kurdes au nord de la Syrie. Recep Tayyip Erdogan a toutefois assuré mardi, auprès de la presse turque, qu'il n'était pas question de mettre fin aux combats tant que les objectifs militaires fixés par la Turquie n’auront pas été atteints.

Dans la ville de Kamishli, à proximité de la frontière turco-syrienne, les blessés affluent en nombre, comme à pu le constater Europe 1.

Des brancards maculés sont posés dans l’entrée de l’hôpital de la Miséricorde, dans le centre-ville. La fumée de cigarette des médecins et des familles forment un épais nuage dans les couloirs. L’établissement est débordé : les attaques de l’armée turque et de leurs brigades islamistes, qui participent également à l’opération "Source de Paix", ont amené des combattants et des civils mal en point, souvent plus morts que vivants.

"Quand nous sommes arrivés, l’armée turque nous a bombardé"

Sur son lit, Mohamed Hassan a la peau du visage calciné, et le corps couvert de bandages. Défiguré par les brûlures, il se demande encore ce qui lui est arrivé. "Nous avions décidé d’aller manifester jusqu’à Ras’s al-Ayn, à la frontière, pour soutenir nos combattants. Nous n’avions aucune arme, nous sommes des civils. Nous étions plus de 400 civils venus de plusieurs villes. Nous avions juste nos voix pour nous faire entendre", raconte-t-il à Europe 1. "Mais quand nous sommes arrivés à Ras’s al-Ayn, l’armée turque nous a bombardé."

Depuis le début de l’offensive, plus de 80 civils ont été tués dans la région, et au moins 400 blessés. Les Kurdes accusent désormais la Turquie de viser délibérément les civils.