Après sa rocambolesque évasion au Liban, Carlos Ghosn ne risque pas l'extradition vers le Japon, où il reste poursuivi par la justice pour non-déclaration de revenus différés et abus de confiance aggravé. Certes, la justice libanaise a interdit jeudi à l'ancien patron de Renault-Nissan de quitter le pays suite à une demande d'arrestation d'Interpol. Mais deux jours après une conférence de presse extrêmement médiatisée à Beyrouth, la capitale libanaise, l'attention retombe un peu. Et l'ex-PDG du groupe l'automobile imagine déjà sa nouvelle vie.
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Parmi ses vieux amis, rares sont ceux à l'avoir déjà vu depuis son retour inattendu au Liban, fin décembre, après sa fuite. Tout juste quelques coups de téléphone entre deux interviews. Logique : avant la conférence de presse de mercredi, Carlos Ghosn avait fait le choix de rester avec son premier cercle, la famille et les très proches.
Associé dans un vignoble
La situation pourrait commencer à évoluer maintenant que les caméras ont libéré le trottoir devant chez lui. L'un de ses copains d'enfance est notamment persuadé qu'il va bientôt retrouver une vie normale malgré son interdiction de sortie du territoire. Les activités qui l'attendent sont nombreuses : il est associé dans un vignoble, investisseur dans des projets immobiliers et membre du Conseil d'administration d'une grande banque. Certains croient savoir qu'il pourrait aussi se lancer dans des missions de conseil pour de grandes entreprises.
"Il ne peut maintenant lui arriver que du bon, il est ici en territoire ami", dit un proche. Cela peut-il se traduire par une fonction de ministre au sein du gouvernement libanais ? La question s'est encore posée, jeudi, et Carlos Ghosn a répondu à cette interrogation lors d'une interview à la télévision libanaise. "Je ne veux pas entrer en politique mais je suis prêt à aider le Liban avec mon expérience", a-t-il confié, tandis que les procureurs ont demandé à Tokyo l'envoi de son dossier judiciaire.