"La chute du régime". C’est ce que réclament les manifestants libanais, révoltés par leurs représentants. Ces derniers sont accusés de négligence après l’explosion dans le port de la capitale. Dimanche, les opposants au régime ont une nouvelle fois affronté les forces de l’ordre devant le Parlement et ne semblent pas s'arrêter. Certains sont prêts à faire la révolution pour sortir de la crise.
Des gaz lacrymogènes dans la foule
De nouveaux affrontements ont opposé manifestants et forces de l'ordre à Beyrouth. De longues traînées orange traversent le ciel noir de la capitale libanaise. Les gaz lacrymogènes pleuvent sur la foule, ils piquent le nez, les yeux et brûlent la peau. Une tentative pour disperser les manifestants, décidés à faire tomber le régime.
À l'aide d'une raquette de tennis, Michel renvoie les projectiles. "On n'a pas d’armes, toute l’armée libanaise est face à nous. On est battus, on est attaqués, car il y a une agressivité impossible", dénonce-t-il. Hassan, lui, lance des pavés arrachés au sol. "Qu’est ce qu’on peut faire d’autre ?" demande-t-il. "Demain, on va descendre avec des armes. On descend dans la rue pour combattre ces politiciens, ils ont confisqué le Liban et si Dieu le veut on va le reprendre."
Viser les lieux de pouvoir
Prendre les armes n'est pas la solution qu'envisage tous les manifestants. D'autres préfèrent viser, comme ce week-end, les symboles du pouvoir tels que le Parlement ou les ministères. "Pour se faire entendre, il faut un certain dégât. Je pense que la population est censée prendre un souffle et créer ce certain dégât. On ne voulait pas en arriver là mais on a plus d’autre choix", témoigne un manifestant.
Pour un autre activiste, il s’agit surtout d’aller vite. Il faut profiter de la colère des Libanais pour bâtir un nouveau régime sur les ruines de l’explosion. Dimanche, la ministre de l'Information, Manal Abdel Samad, et le ministre de l’Environnement, Damianos Kattar, ont quitté le gouvernement. Des décisions qui ne suffiront pas à apaiser la colère des Libanais.