Au téléphone avec Zelensky, Trump propose de prendre «possession» des centrales électriques ukrainiennes
Lors d'un appel avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président américain Donald Trump a suggéré mercredi que les États-Unis prennent "possession" des centrales électriques ukrainiennes, affirmant que cela "constituerait la meilleure protection et le meilleur soutien possibles".
Les centrales électriques ukrainiennes sous contrôle des États-Unis ? Telle est la proposition du président américain Donald Trump faite mercredi à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky lors de leur entretien téléphonique, affirmant que cela "constituerait la meilleure protection et le meilleur soutien possibles".
Zelensky prêt à suspendre les attaques sur les infrastructures civiles et énergétiques en Russie
Lors de sa conversation téléphonique avec Donald Trump, le président ukrainien a dit être prêt à suspendre les attaques sur les infrastructures civiles et énergétiques en Russie, après un engagement pris par Vladimir Poutine mardi d'épargner temporairement les sites énergétiques. "L'une des premières étapes vers la fin de la guerre pourrait être de cesser les frappes sur les infrastructures énergétiques et autres infrastructures civiles. J'ai soutenu cette mesure et (...) nous sommes prêts à la mettre en œuvre", a dit Volodymyr Zelensky sur X.
Il a aussi précisé que la conversation n'avait porté que sur "une centrale, qui est sous occupation russe", c'est-à-dire le grand site nucléaire de Zaporijjia dans le sud-est de l'Ukraine.
"Ils se sont mis d’accord sur une voie menant aux conditions du cessez-le-feu aujourd’hui, et à celles d’un cessez-le-feu complet qui sera négocié dans les prochains jours. Je pense que nous y parviendrons dans les prochaines semaines. Et tout le monde est engagé dans ce processus", a expliqué l’émissaire américain Steve Witkoff, interrogé sur la chaîne Bloomberg.
Un appel téléphonique "fantastique", selon la Maison Blanche
Du côté de Washington, et en apparence au moins, le ton s'est nettement adouci par rapport à l'hostilité ouverte avec laquelle le président ukrainien avait été accueilli récemment par Donald Trump. Le président américain a eu un appel téléphonique "fantastique" avec son homologue ukrainien, a affirmé la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.
Volodymyr Zelensky a parlé sur X d'un échange "positif, très substantiel et franc". Plus tard, lors d'un point-presse, il a assuré n'avoir subi "aucune pression" de Donald Trump pour lui arracher des concessions.
Un communiqué officiel américain insiste sur le fait que Volodymyr Zelensky, accusé d'ingratitude par certains alliés du président américain, avait plusieurs fois "remercié" Donald Trump pour son action. "Je viens d'avoir un très bon appel avec le président de l'Ukraine Zelensky. (...) Nous sommes sur la bonne voie", a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.
Il n'a pas donné de détails sur sa surprenante et nouvelle proposition concernant les centrales ukrainiennes, cohérente toutefois avec la manière dont l'ancien promoteur immobilier aime aborder les affaires diplomatiques, c'est-à-dire comme des transactions commerciales. "Le président Zelensky a demandé des systèmes de défense antiaérienne (...) et le président Trump a accepté de travailler avec lui pour voir ce qui était disponible, notamment en Europe", a encore dit Karoline Leavitt. Elle a ajouté que "le partage de renseignements militaires pour la défense de l'Ukraine" allait "continuer".
La Russie et l'Ukraine ont annoncé avoir échangé 175 prisonniers de guerre
Les États-Unis avaient temporairement suspendu l'aide militaire et le partage d'informations, le temps que Kiev accepte une proposition américaine de cessez-le-feu total de trente jours, à laquelle Donald Trump n'a pas pu rallier Vladimir Poutine. La Russie et l'Ukraine ont par ailleurs annoncé avoir échangé 175 prisonniers de guerre de chaque camp.
De nombreuses questions de fond restent en suspens
De nombreuses questions de fond restent en suspens après ces deux conversations menées par Donald Trump. Parmi elles : l'avenir de l'aide occidentale à l'Ukraine, dont Vladimir Poutine réclame l'arrêt, ou un éventuel "partage" territorial évoqué récemment par le président américain.
Volodymyr Zelensky a affirmé mercredi que le maître du Kremlin ne "voulait pas d'un cessez-le-feu" complet tant que les troupes ukrainiennes resteront dans la région russe de Koursk, dont elles ne contrôlent plus qu'une petite partie. L'Ukraine a selon lui reçu "plusieurs" avions de chasse F-16 supplémentaires. Des pourparlers doivent se tenir en Arabie Saoudite dans les prochains jours. L'objectif est d'arriver d'abord à une trêve étendue à la mer Noire, puis à un cessez-le-feu total, et enfin à des négociations de paix, une perspective qui reste lointaine.
Les chefs d'état-major se réunissent jeudi pour discuter d'un plan de maintien de la paix
À Londres, les chefs d'état-major d'une trentaine de pays prêts à contribuer à des garanties de sécurité pour l'Ukraine se réunissent jeudi pour discuter d'un plan de maintien de la paix en cas de cessez-le-feu avec la Russie. Le dossier ukrainien et celui de la défense européenne face à la menace russe figurent également au menu d'un sommet de l'UE à Bruxelles jeudi.