Un rapport d'enquête a accusé jeudi l'autorité chargée de la gestion du plus grand le bassin hydrographique de l'Australie de "mauvaise administration" et de "négligences grossières" alors que ses cours d'eau sont tapissés de cadavres de centaines de milliers de poissons morts.
Un bassin surexploité depuis des années. Le rapport d'une commission royale sur l'Autorité du bassin Murray-Darling, qui coïncide avec une série d'hécatombes parmi les poissons, éreinte l'agence, accusée d'illégalité. Le bassin Murray-Darling, région agricole clé, s'étend sur un million de kilomètres carrés, soit deux fois la taille de l'Espagne, et sur plusieurs Etats. Il affecte la vie de millions de personnes mais est surexploité depuis des années tandis que la grave sécheresse en cours abaisse aussi les niveaux des eaux.
Une "mauvaise administration". Le rapport accuse l'Autorité d'avoir déterminé illégalement les niveaux des eaux en "ignorant complètement" les projections relatives au changement climatique. "C'est la politique plutôt que la science qui a déterminé" les limites aux quantités d'eau pouvant être prélevés dans les fleuves et rivières du bassin, affirme la commission royale. L'Autorité du bassin n'a pas été guidée par "des priorités environnementales", ce qui est contraire à la loi, ajoute le rapport. "C'est une approche illégale. C'est de la mauvaise administration".
Une enquête réalisée en 2017 par la chaîne publique ABC avait montré que des milliards de litres d'eau destinés à maintenir des niveaux de flux compatibles avec les exigences écologiques avaient servi à irriguer des terres agricoles de Nouvelle-Galles du Sud.
Pour une révision complète du programme de gestion des eaux. Ce rapport est publié alors que le débat fait rage sur plusieurs épisodes de décès massifs de poissons dans certains cours d'eau du bassin. Le mois dernier, jusqu'à un million de poissons avaient péri. Les scientifiques ont mis en cause les faibles niveaux d'eau et d'oxygène ainsi que le développement d'algues, au moment où l'est de l'Australie souffre de sécheresse persistante. La commission royale a réclamé une révision complète du programme de gestion des eaux et des objectifs de niveaux révisés selon "les meilleures informations scientifiques disponibles".