La justice australienne a rejeté jeudi des recours déposés contre un vote postal sur la légalisation du mariage gay, ouvrant la voie à la tenue de cette consultation nationale controversée.
Un blocage politique. La majorité des Australiens est favorable au mariage entre personnes du même sexe, mais une impasse politique empêche tout progrès sur ce sujet depuis plus de dix ans. Les élus n'arrivent pas à se mettre d'accord sur la façon d'y parvenir.
Un mode de scrutin décrié par les associations. Le gouvernement a annoncé début août l'organisation d'un vote postal, qui permettrait aux électeurs d'exprimer leur opinion sur la base du volontariat. Mais les défenseurs du mariage gay estiment qu'un vote au niveau national serait coûteux et exposerait les homosexuels et leur famille à des discours haineux. Ils défendent en revanche un vote libre au Parlement, qui permettrait aux élus de ne pas être tenus par la ligne de leur parti.
Deux associations militant pour la légalisation du mariage gay avaient déposé des recours devant la Haute cour contre le vote postal. Ils faisaient valoir que le Bureau australien des statistiques, chargé d'organiser les opérations, n'est pas habilité. Ils arguaient aussi que Canberra avait outrepassé ses droits en débloquant 122 millions de dollars australiens (81 millions d'euros) pour financer le vote postal sans l'aval du Parlement. Mais la haute juridiction a rejeté ces recours jeudi.
Une première consultation non-contraignante. Une décision d'emblée saluée par le Premier ministre Malcolm Turnbull, qui est personnellement favorable au mariage gay mais doit affronter l'aile droite de son parti conservateur, très hostile au mariage pour tous. "Nous encourageons tous les Australiens à voter lors de cette consultation", a-t-il déclaré au Parlement, en réaffirmant qu'il voterait "oui".
Malcolm Turnbull avait promis lors de la campagne d'organiser un "plébiscite" sur le sujet (un vote obligatoire, mais dont les résultats ne sont pas contraignants), mais l'opposition a fait échouer cette proposition au Sénat. Les électeurs vont donc commencer à recevoir le matériel de vote postal dès la semaine prochaine. Les résultats ne sont pas attendus avant novembre. Si le "oui" l'emporte, un vote libre sera organisé au Parlement. Si le "non" gagne, rien ne se passera.