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Australie : une loi permettant d'emprisonner des enfants de 10 ans dénoncée par les défenseurs des droits

Europe 1 Avec AFP . 1 min
Australie : une loi permettant d'emprisonner des enfants de 10 ans dénoncée par les défenseurs des droits.
Australie : une loi permettant d'emprisonner des enfants de 10 ans dénoncée par les défenseurs des droits. © Roni Bintang / GETTY IMAGES ASIAPAC / Getty Images via AFP

Une loi australienne approuvée jeudi permettant d'infliger à des enfants de 10 ans les mêmes peines d'emprisonnement qu'à des adultes a suscité un tollé chez les défenseurs de droits, qui dénoncent un "mépris flagrant".

Les défenseurs des droits humains dénoncent une loi australienne qui permettra d'infliger à des enfants de 10 ans les mêmes peines d'emprisonnement qu'à des adultes dans le but d'enrayer "la criminalité infantile".

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Riposte contre la "criminalité juvénile"

Cette législation, approuvée jeudi par l'assemblée de l'Etat du Queensland (nord-est), supprime le principe selon lequel l'emprisonnement ne doit être qu'un ultime recours pour les mineurs. Elle prévoit que les enfants, dès l'âge de 10 ans, soient passibles des mêmes peines que les adultes pour 13 infractions graves allant de la conduite dangereuse au meurtre.

Cette évolution "constitue la première riposte à la crise de la criminalité juvénile" pour "commencer à rétablir la sécurité", a déclaré le Premier ministre conservateur du Queensland, David Crisafulli. Certes, son administration a reconnu que la loi était "incompatible" avec les droits humains et qu'elle aurait probablement un "impact plus important" sur les enfants aborigènes, mais a décidé de passer outre, en raison d'une criminalité "exceptionnelle".

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Selon les statistiques officielles, le nombre d'enfants délinquants âgés de 10 à 17 ans au Queensland a augmenté de 6% sur un an entre juin 2022 et juin 2023.

Un "mépris flagrant" des droits de l'enfant

Ce virage législatif a suscité un tollé parmi les défenseurs des droits: le Centre juridique indépendant des droits de l'homme d'Australie redoute qu'il conduise à incarcérer un plus grand nombre d'enfants dans des maisons de surveillance peu sûres, ou des prisons pour jeunes délinquants.

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Ann Skelton, présidente du Comité des droits de l'enfant des Nations unies, a affiché sa "consternation": "Nous ne pensons pas que de soi-disant circonstances exceptionnelles justifient ce mépris flagrant des droits de l'enfant (...) ni que cela rendra le Queensland plus sûr". Elle a jugé "ahurissant" que le procureur général du Queensland lui-même ait reconnu que les peines les plus sévères du texte violeraient plusieurs dispositions du droit international.

Le procureur général avait cependant estimé, dans un avis aux parlementaires, que "la situation exceptionnelle en matière de criminalité juvénile" permettait "d'ignorer" une loi australienne de 2019 sur les droits de l'homme.

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