Un cadre régional du parti d'extrême droite autrichien FPÖ, sous pression depuis une semaine en raison de chants nazis découverts dans une association dont il était membre, a annoncé jeudi qu'il renonçait à toutes ses fonctions politiques. Figure montante du FPÖ, formation entrée en décembre au gouvernement du chancelier conservateur (ÖVP) Sebastian Kurz, Udo Landbauer, 31 ans, était tête de liste de son parti aux élections provinciales de Basse-Autriche qui se sont tenues dimanche.
Des chants en l'honneur du 3ème Reich. Quelque jours avant les élections dans ce Land très peuplé, un hebdomadaire autrichien a révélé l'existence, au sein d'une corporation étudiante dont Udo Landbauer était un des dirigeants, d'un livre de chants comportant plusieurs hymnes en l'honneur du troisième Reich. Dans la tourmente à propos de ce scandale qui a indigné jusqu'au sommet de l'État, l'élu FPÖ a annoncé jeudi en tirer les conséquences "au niveau de toutes ses fonctions politiques". Il abandonne ainsi son mandat au parlement régional, conservé à l'issue du scrutin de dimanche, et son poste de conseiller municipal de la ville de Wiener Neustadt, près de Vienne.
Une corporation très implantée. Udo Landbauer a dénoncé jeudi "un lynchage médiatique" à son encontre. Il a également "suspendu" son appartenance au FPÖ, comme il l'avait déjà fait la semaine dernière pour son adhésion à la corporation étudiante "Germania". C'est au sein d'une section locale de cette corporation, à Wiener Neustadt, que le corpus de chants faisant pour certains l'apologie du nazisme a été retrouvé. Fondée durant la Première guerre mondiale, la corporation Germania de Wiener Neustadt fait partie d'un réseau d'organisations nationalistes et pangermanistes très implanté dans certains cercles dirigeants en Autriche. Le chancelier Kurz a annoncé mercredi qu'il allait engager le "processus de dissolution" de cette corporation.