Le nouveau chef du parti conservateur autrichien (ÖVP) Sebastian Kurz, désigné dimanche, a annoncé que sa formation allait demander la tenue de législatives anticipées mettant fin à sa coalition gouvernementale avec les sociaux-démocrates.
"Selon moi, la première étape est de faire une proposition commune en vue de prochaines élections", a déclaré Sebastian Kurz, par ailleurs ministre des Affaires étrangères, lors d'une convention de l'ÖVP à Vienne qui l'a porté à la tête du parti.
Les conservateurs, qui gouvernent depuis 2007 dans une grande coalition avec les sociaux-démocrates (SPÖ), devraient trouver une majorité de députés pour voter cette proposition d'élections anticipées, estiment les observateurs qui jugent quasi inéluctable la tenue d'un tel scrutin, fin septembre ou début octobre. Le chancelier social-démocrate lui-même, Christian Kern, avait estimé plus tôt dans la journée "qu'il y aura avec certitude des élections à l'automne de cette année".
Le poids de l'extrême-droite. Moins d'un an après une présidentielle à suspense en Autriche, un scrutin législatif braquerait de nouveau l'attention vers la petite république alpine en raison du poids de l'extrême droite dans les intentions de vote, sur fond de montée des populismes en Europe. La mandature du parlement actuel court jusqu'à l'automne 2018 mais les spéculations sur un prochain scrutin allaient bon train depuis plusieurs mois dans un contexte de paralysie croissante de l'action gouvernementale, émaillée de différends politiques et de querelles de personnes.
Le parti conservateur devancé dans les sondages. Christian Kern, 51 ans, en poste depuis un an, avait répété ces derniers jours souhaiter conduire la législature à son terme. Mais le calendrier s'est accéléré avec la démission surprise, mercredi, du vice-chancelier et chef de l'ÖVP depuis 2014, Reinhold Mitterlehner, usé par les luttes de pouvoir au sein de la coalition et de sa formation. Sociaux-démocrates et extrême droite sont donnés au coude à coude dans les intentions de vote, devançant significativement le parti conservateur.
Faire repartir la droite. Mais l'accession de Sebastian Kurz, très populaire dans l'électorat, pourrait rebattre les cartes et agir comme un électrochoc en faveur de la droite. À tout juste 30 ans, au gouvernement depuis qu'il en a 24, Sebastian Kurz incarne plutôt l'aile droite de son parti. Le jeune chef de la diplomatie avait notamment été l'un des principaux moteurs de la fermeture des frontières le long de la route des Balkans lors de la crise migratoire en 2015 et 2016.