Le président syrien avance sans trembler. Bachar al-Assad a affirmé mercredi qu'une victoire à Alep serait une étape cruciale pour la fin de la guerre en Syrie. Il a aussi pris soin d'ignorer les appels à la trêve après la reprise par ses troupes de la Vieille ville et de la plupart des quartiers rebelles. Mais le dirigeant syrien a-t-il raison de crier victoire aussi vite ?
La plus grande victoire pour Bachar depuis 5 ans. Première chose, le régime syrien vient bien de remporter sa plus importante victoire depuis le début du conflit, il y a cinq ans. Assiégés et acculés dans les derniers secteurs sous leur contrôle dans la partie orientale d'Alep, les rebelles syriens ont appelé mercredi à un cessez-le-feu immédiat de cinq jours et à l'évacuation des civils pris au piège du déluge de feu.
Un signe de plus qui ne trompe pas. En abandonnant le centre d'Alep, les rebelles ont concédé une défaite hautement symbolique puisqu'ils contrôlaient la zone depuis 2011. Ils en avaient fait la capitale du soulèvement au régime de Bachar al-Assad.
Un nouveau rapport de forces. C'est aussi un recul très révélateur du nouveau rapport de forces sur le terrain. Les groupes rebelles ont été totalement étrillés par l'effet des bombardements russes et l'offensive terrestre lancée il y a trois semaines par l'armée syrienne contrôlée par Bachar al-Assad. Cette offensive a été dévastatrice pour les insurgés qui, sans renfort, sans munition, et manquant d'eau et de nourriture, sont désormais incapables de mener des opérations militaires coordonnées. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'ils ont demandé un cessez-le-feu immédiat.