Quel avenir pour la politique agricole commune (PAC) ? La commission européenne a plaidé mercredi pour une refonte des budgets de l'UE pour la période 2021-2027. Certains programmes devraient voir à terme leurs crédits augmenter, comme les chercheurs, les militaires ou bien encore les gardes-frontières. En revanche, les budgets de la politique agricole et des régions devraient diminuer, de l'ordre de 5% en ce qui concerne la PAC. Des projets qui inquiètent les agriculteurs. "Plus de PAC, pas d’agriculture", explique au micro d'Europe 1 Mathieu, un céréalier dans le Cher. "Je touche 50.000 euros d’aides européennes et je fais 250.000 euros de chiffre d’affaires", poursuit-il.
L'impact du départ des Britanniques. Même son de cloche du côté d'Étienne Gangneron, vice-président de la FNSEA, qui doit rencontrer mercredi le Premier ministre Édouard Philippe, en déplacement dans le Cher. "On ne peut pas imaginer que le gouvernement lâche sur ce budget européen lié à l'agriculture. Il faut qu’il tienne bon pour une PAC qui reste à peu près à ce niveau", avance-t-il. Depuis des décennies, les crédits accordés à la PAC et aux régions représentaient l'essentiel des dépenses de l'Union européenne. Mais ces derniers devraient faire les frais du départ des Britanniques de l'UE, qui va laisser un trou d'au moins dix milliards par an.
Hausse du budget de la Défense. Les 27 veulent désormais que le budget de l'UE colle davantage aux revendications des citoyens. Concrètement, il y aura 20 milliards d’euros pour des projets de défense commune, et le nombre de gardes-frontières européens pourrait être multiplié par cinq. Pour préparer l’avenir, la recherche et l’innovation devraient voir leurs budgets augmenter de 50% et les crédits du programme Erasmus devraient doubler, avec pour objectif qu’un jeune sur dix aille étudier ailleurs en Europe.