Belgique : son corps produit naturellement de l'alcool, il échappe à une condamnation pour ivresse

Alcool au volant
Les scientifiques estiment que le syndrome est sous-diagnostiqué dans le monde puisque seules une vingtaine de personnes en seraient officiellement atteintes. © FREDERIC SCHEIBER / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP / Crédit photo : FREDERIC SCHEIBER / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Après avoir pu prouver qu'il souffrait d'un syndrome très rare "d'auto-fermentation" alcoolique, un Belge de 40 ans qui était poursuivi devant le tribunal de police de Bruges (nord) pour conduite en état d'ivresse en récidive a été relaxé ce lundi. Ce syndrome provoque la production endogène d'éthanol par le système digestif pendant l'ingestion d'aliments à haute teneur en glucides.

Un Belge de 40 ans qui était poursuivi devant le tribunal de police de Bruges (nord) pour conduite en état d'ivresse en récidive a été relaxé lundi, ayant pu prouver qu'il souffrait d'un syndrome très rare d'"auto-fermentation" alcoolique. Son avocate, Anse Ghesquiere, a confirmé à l'AFP l'information donnée par les médias belges. Connu sous l'expression "auto-fermentation" ou "auto-brasserie" (auto-brewery en anglais), ce syndrome provoque la production endogène d'éthanol par le système digestif pendant l'ingestion d'aliments à haute teneur en glucides, du type pain, pommes de terre ou haricots.

Une vingtaine de personnes atteintes dans le monde

Selon l'avocate, les scientifiques estiment qu'il est sous-diagnostiqué dans le monde puisque seules une vingtaine de personnes en seraient officiellement atteintes. Son client, dont l'identité n'a pas été précisée, a pu prouver qu'il en était porteur après avoir fait intervenir trois médecins au total dans cette procédure judiciaire, a-t-elle souligné. Le tribunal a reconnu "un cas de force majeure". "Nous sommes heureux de ce jugement mais il n'est pas encore définitif", a commenté Me Anse Ghesquiere, précisant que le parquet disposait de trente jours pour faire appel.

Au volant de sa voiture, l'homme avait été contrôlé en avril 2022 avec un taux de 0,91 mg par litre d'air expiré, puis une nouvelle fois un mois plus tard avec 0,71 mg/l, là où le plafond légal en Belgique se situe à 0,22 mg/l. L'automobiliste, déjà condamné en 2019 à une amende et à une suspension du permis de conduire pour les mêmes raisons, avait protesté de son innocence, assurant n'avoir pas bu et ignorant apparemment le mal dont il souffrait. Désormais, il suit un régime pauvre en glucides à même de bloquer le déclenchement du syndrome. Au moment de l'audience fin mars, le parquet avait également exigé qu'il évite "toute alcoolisation volontaire", a rappelé la chaîne de télévision publique flamande VRT.