Le gouverneur de la province de Flandre occidentale était mercredi au cœur d'une polémique en Belgique après avoir lancé un appel à ne "pas nourrir les réfugiés" qui ont quitté par dizaines les camps de Calais et Dunkerque pour le port belge de Zeebruges. De ce port, ils espèrent rejoindre plus facilement l'Angleterre. "Ne nourrissez pas les réfugiés, sinon d'autres viendront", avait lancé lundi sur une radio flamande Carl Decaluwé, chrétien-démocrate, représentant de l'Etat fédéral dans la province côtière de l'ouest du royaume. Le message s'adressait en particulier aux habitants de Zeebruges, dont certains avaient apporté de la nourriture à des migrants pendant le week-end.
"Mouettes et canards". Son appel, qui a été comparé à une "interdiction de nourrir les canards ou les mouettes" par des médias belges, a visiblement eu un effet contre-productif puisque des bénévoles ont distribué mardi soir un repas chaud à quelque 35 migrants, selon le quotidien flamand Het Laatste Nieuws. "Et la charité, ça ne compte plus pour un gouverneur qui s'est toujours présenté comme chrétien-démocrate?", s'est interrogé Ronny Blomme, un habitant de Zeebruges cité mercredi par le journal.
Des contrôles moins sévères. Le gouverneur s'inquiète, comme de nombreux élus locaux, du nombre croissant de migrants ayant quitté les camps de Calais et Dunkerque, dans le nord de la France, pour tenter leur chance depuis Zeebruges, où les contrôles sont réputés moins sévères. Le sujet a d'ailleurs été évoqué lundi à Bruxelles lors du "mini-sommet" gouvernemental franco-belge.
"Calais bis". Selon les médias belges, ils sont actuellement quelques dizaines à loger à la belle étoile au pied d'une église de la localité ou dans les dunes bordant la zone portuaire. "Je ne tolérerai pas qu'à Zeebruges et dans les environs s'installent des camps de tentes comme à Calais", avait averti le mois dernier le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon. "Les migrants ne veulent pas non plus d'un 'Calais bis'", a répliqué l'ONG belge Ciré.