Au lendemain des explosions meurtrières dans le port qui ont provoqué des dégâts sans précédent dans la capitale, le gouvernement a décrété "un état d'urgence dans la ville de Beyrouth pendant deux semaines". C'est ce qu'a annoncé en conférence de presse la ministre de l'Information, Manal Abdel Samad. Elle a également précisé qu'"un pouvoir militaire suprême sera immédiatement chargé des prérogatives en matière de sécurité".
Les dirigeants libanais pris à partie sur les réseaux sociaux
Les déflagrations, qui seraient dues à l’explosion d’un large stock de nitrate d’ammonium, ont ravagé une partie de la ville. Mercredi, le bilan était encore provisoire, avec au moins 113 morts et plus de 4.000 blessés selon la Croix Rouge libanaise. Un jour de deuil national a également été décrété. Après les explosions hier, le secteur du port a été bouclé par les forces de sécurité, qui ne laissent passer que la défense civile, les ambulances et les pompiers, selon des correspondants de l'AFP sur place.
Sur les réseaux sociaux, les appels de citoyens libanais se sont multipliés pour réclamer la démission de l'ensemble des dirigeants du pays, rendus responsables de cette tragédie, alors que la classe politique est accusée depuis longtemps de corruption et d'incompétence."Partez tous! (...) Vous êtes corrompus, négligents, destructeurs, immoraux. Vous êtes des lâches. C'est votre lâcheté et votre négligence qui ont tué les gens", a lancé un journaliste libanais connu, Marcel Ghanem, dont l'émission télévisée jouit d'une grande audience.