La recrudescence des combats entre des rebelles bouddhistes et l'armée birmane dans l'État Rakhine dans l'ouest de la Birmanie ont forcé ces dernières semaines quelque 2.500 civils à quitter leur foyer, d'après l'ONU. L'armée birmane avait annoncé le 21 décembre un cessez-le-feu avec les guérillas ethniques du nord et de l'est du pays.
"Les gens sont pris au piège des combats". Cette annonce ne concerne pas l'État Rakhine, où les violences ont déjà forcé depuis août 2017 plus de 700.000 musulmans Rohingyas à fuir au Bangladesh ce que des enquêteurs de l'ONU ont dénoncé comme un "génocide". Depuis plusieurs semaines, les combats s'intensifient entre les militaires birmans et la guérilla bouddhiste de l'Armée d'Arakan (AA) qui revendique plus d'autonomie pour la population bouddhiste de la région, l'une des plus pauvres de Birmanie. "Les gens sont pris au piège des combats", a indiqué le porte-parole de l'AA, Khine Thukha, accusant l'armée d'utiliser l'artillerie lourde contre certains villages.
L'ONU "préoccupée" par cette violence. L'ONU s'est dite le 1er janvier "préoccupée" par cette recrudescence de la violence, notant que des civils s'étaient réfugiés "dans des monastères et autres lieux publics". De nombreuses attaques non revendiquées se sont produites ces derniers jours dans cette région reculée où les tensions entre bouddhistes et musulmans sont très fortes.
Un policier a été tué dans une embuscade dans le canton de Maungdaw, près de la frontière avec le Bangladesh. Deux membres de l'ethnie Rakhine ont été retrouvés la gorge tranchée, incitant l'armée à mener en représailles des opérations localisées. Et, cette semaine, une attaque a été menée contre le convoi d'un haut-responsable birman qui s'en est sorti indemne.